Qu’est-ce que le financement participatif (ou crowdfunding) ?
Vous allez créer votre entreprise et cherchez une alternative au prêt bancaire traditionnel pour financer votre projet ? De plus en plus d’entrepreneurs ont aujourd’hui recours au financement participatif, également appelé « crowdfunding ». Cette solution constitue un excellent moyen de lever des fonds rapidement et dans un cadre de plus en plus sécurisé. Quels sont les avantages de ce mode de financement ? Comment y accéder ? Quelle est la réglementation applicable ?
Le financement participatif : définition
Le crowdfunding ou financement participatif est un mode de financement alternatif au système bancaire. Il permet de collecter des fonds à partir de plateformes en ligne. Les internautes, basés en France ou à l’étranger, ont ainsi la possibilité de découvrir des projets et, le cas échéant, de les soutenir financièrement par des dons, des prêts ou en investissant dans une entreprise.
Selon les chiffres de « Financement Participatif France » (FPF), les fonds collectés par le biais de plateformes de crowdfunding ont franchi la barre du milliard d’euros en 2020, contre 167 millions d’euros en 2015.
Le financement participatif est très prisé par :
Les créateurs de start up qui rencontrent parfois des difficultés à démontrer le potentiel innovant de leur projet auprès des banques et des autres bailleurs de fonds.
Les créateurs et les repreneurs de PME (petites et moyennes entreprises) qui recherchent des investissements pour des projets à taille humaine.
Les porteurs de projets qui souhaitent tester un nouveau produit ou service auprès d’une communauté ou d’investisseurs.
Le crowdfunding n’est pas réservé aux nouvelles entreprises. Vous pouvez tout à fait lancer une campagne de financement participatif même si votre activité existe depuis plusieurs années et que vous travaillez plutôt à son développement. Il peut ainsi être une bonne solution pour les professionnels qui n’ont plus accès aux aides à la création d’entreprise.
Attention à ne pas confondre le financement participatif avec le prêt participatif. Ce dernier correspond à un prêt délivré uniquement par des institutions publiques ou financières (État, sociétés commerciales ou bancaires).
Les différentes formes de financement participatif
Le don
Vous pouvez d’abord recueillir des financements sous forme de dons. Dans ce cas, les contributeurs ne reçoivent pas de contrepartie financière mais adoptent une démarche purement philanthropique.
Vous pouvez néanmoins leur proposer :
une contrepartie symbolique (un objet, un goodies à l’effigie de votre projet, un cadeau, une carte, etc.)
une prévente du produit ou du service que vous souhaitez développer avec votre future entreprise.
Cette forme de financement est particulièrement adaptée aux projets qui ne nécessitent pas de rassembler de grosses sommes d’argent.
Le prêt
Vous pouvez également choisir de récolter des financements sous forme de prêts. Vous vous engagez alors à rembourser les sommes avancées par les contributeurs au moment de la collecte de fonds.
Ces prêts peuvent être contractés :
Sans intérêts : vous remboursez seulement la somme prêtée au départ
Avec intérêts : vous remboursez la somme prêtée majorée d’un taux d’intérêt afin de compenser le délai de remboursement
Sous forme de minibons, qui correspondent à une reconnaissance de dette envers le prêteur
Conformément à l’ordonnance du 30 mai 2014, les financements sous forme de prêts doivent être remboursés dans un délai maximal de 7 ans et sont plafonnés à hauteur de :
2 000 € par projet pour les prêts rémunérés (avec intérêts)
5 000 € par projet pour les prêts non rémunérés (sans intérêts)
Les prêts rémunérés permettent de convaincre davantage de donateurs et de récolter des sommes plus importantes. Néanmoins, ils vous engagent à rembourser les sommes reçues dans un temps limité. Mieux vaut donc les réserver à des projets à faible risque d’échec.
L’investissement
Votre donateur peut enfin choisir de participer plus activement à votre projet en décidant d’en devenir un investisseur. Cette option lui permet de recevoir une rémunération qui varie selon les éventuels bénéfices de votre projet entrepreneurial.
Ainsi, il peut percevoir :
Des dividendes ou de plus-values s’il a investi dans le capital social de votre société
Des intérêts s’il a investi dans des obligations, à la manière d’un prêt bancaire classique
Des royalties, c'est-à-dire des commissions prélevées sur le chiffre d'affaires global de l’entreprise
Les personnes domiciliées en France qui investissent dans des PME en phase de « démarrage, d’amorçage ou d’expansion » peuvent, sous conditions, se voir accorder un avantage fiscal prenant la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu. Il s’agit du dispositif dit « Madelin ».
Ce mode de financement permet de lever des fonds plus importants en assurant en retour une rétribution à vos donateurs. Il est plus engageant que les deux précédents puisque vos investisseurs intègrent en partie la vie de votre entreprise et contribuent plus directement à son développement.
Concrètement : comment mener une campagne de crowdfunding ?
Choisir sa plateforme de crowdfunding
Ulule, KissKissBankBank, Tudigo ou encore Kickstarter : il existe des dizaines de plateformes de crowdfunding en France ! Pour choisir la plateforme la mieux adaptée à votre projet, voici quelques critères que vous pouvez prendre en compte avant de lancer votre campagne de collecte.
La spécialité de la plateforme
Pour commencer, renseignez-vous sur la « ligne éditoriale » de la plateforme de finance participative (projets sociaux et solidaires, environnementaux, culturels, etc.). Wiseed est par exemple une plateforme de crowdfunding spécialisée dans les jeunes entreprises innovantes. ProArti quant à elle s’occupe des projets artistiques et culturels.
La durée des campagnes de crowdfunding proposée
Elles sont généralement comprises entre 4 et 12 semaines selon les plateformes et les projets présentés. Il est généralement conseillé d’opter pour des campagnes courtes, souvent plus dynamiques et donc plus fructueuses.
Le montant de la commission récoltée sur les fonds levés
Les plateformes de finance participative se rémunèrent en prélevant une commission sur la somme finale que vous récoltez. Elle est comprise en moyenne entre 5 % et 10 %. Prenez le temps de comparer les offres disponibles sur le marché.
La mise en place d’un accompagnement du meneur de projet ou non
Quelques plateformes proposent des formations et / ou un accompagnement personnalisé pour vous soutenir dans votre campagne de financement et optimiser son succès. Malgré leur coût, ces solutions peuvent constituer un investissement intéressant, notamment si vous n’avez pas aucune compétence dans le domaine de la communication.
Ces formations sont parfois éligibles au CPF ! Vous pouvez ainsi les financer grâce aux fonds accumulés sur vote Compte Personnel de Formation, pour lequel vous cotisez tout au long de votre vie professionnelle.
La politique appliquée de versement des fonds
La plupart des plateformes fonctionnent selon la logique du « tout ou rien ». Cela signifie que si vous n’avez pas rassemblé 100 % de la somme visée, vous ne pouvez pas récolter votre recette, qui est redistribuée à vos donateurs.
Remplir le formulaire et lancer sa campagne
Une fois votre plateforme de crowdfunding choisie, il est temps de se lancer ! Le financement participatif est soumis à un processus de sélection. La plateforme sur laquelle vous vous inscrivez va d’abord procéder à une évaluation de la validité et la cohérence de votre projet avant d'ouvrir votre cagnotte.
Ainsi, au moment de vous inscrire, il vous sera généralement demandé de renseigner les champs suivants :
Une brève description de votre projet
Le statut juridique de votre entreprise si vous vous inscrivez en tant que professionnel
Le montant minimal que vous souhaitez collecter auprès de vos contributeurs et investisseurs
Vos coordonnées (téléphone et / ou adresse électronique)
Les contreparties éventuelles pour vos contributeurs : une précommande de vos produits ou services, un cadeau, des remerciements, etc.
Une fois le formulaire envoyé, la plateforme vous recontactera dans les jours qui suivent pour vous informer de sa décision. Généralement, un projet cohérent a toutes ses chances de se voir attribuer une cagnotte. Si sa réponse est positive, elle rend publique votre campagne de crowdfunding sur son site web et vous pouvez commencer à recevoir des contributions pour financer votre projet !
Récupérer les fonds
Une fois votre campagne de crowdfunding terminée, si vous avez atteint votre objectif, vous allez pouvoir récupérer les fonds récoltés.
Pour cela, vous devrez notamment fournir :
Votre pièce d’identité
Un relevé d’identité bancaire pour que la plateforme puisse réaliser le virement
Si les fonds sont récoltés pour le compte de votre entreprise, vous seront également demandés :
Les statuts à jour de votre entreprise, datés et signés
Un extrait Kbis de l’entreprise
La liste des bénéficiaires effectifs de votre entreprise
Selon les plateformes, ces documents seront à fournir avant même le lancement de la campagne. Dans ce cas, le virement se fera automatiquement à partir de la date de la fermeture de votre cagnotte.
Si vous lancez une campagne de crowdfunding en tant que professionnel, cela signifie que vous avez déjà procédé à toutes les formalités de création de votre entreprise.
Nos conseils pour optimiser votre campagne de crowdfunding
Rédigez un business plan
Les campagnes de crowdfunding s’établissent sur un temps court ! Pour être sûr de leur réussite, il est donc capital de vous organiser en amont afin de présenter un projet solide qui donnera envie à de potentiels contributeurs.
Rédiger un business plan vous permettra d’affiner votre idée, d’évaluer sa faisabilité et de mieux définir vos besoins en financement.
Décrivez votre projet
Une campagne de crowdfunding ne dure que quelques semaines et nécessite donc un réel investissement de votre part. Le contenu que vous rédigerez sur la plateforme devra donc à la fois être lisible et accrocheur. Prenez le temps de le travailler en amont, choisissez bien vos visuels et n’hésitez pas à les faire relire par vos proches avant leur mise en ligne.
Investissez les réseaux sociaux
Utilisez l’immense potentiel des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, LinkedIn) pour faire connaître votre projet et attirer les contributeurs en France ou à l’étranger. Là aussi, n’hésitez pas à mobiliser vos proches pour ensuite élargir votre audience par bouche-à-oreille virtuel !
Choisissez bien les contreparties
Qu’elles soient symboliques (remerciements, citation en tant que sponsors du projet) ou concrètes (un objet exclusif, un produit, un service, une promotion sur la future activité de votre entreprise, etc.), ces contreparties seront appréciées des contributeurs. Toutefois, restez raisonnable. Si elles nécessitent une fabrication, elles devront être intégrées à votre budget de lancement.
Vous avez maintenant toutes les clés en main pour lancer avec succès votre campagne de financement participatif et réussir à financer votre projet ! Vous avez une idée en tête, mais votre entreprise n’est pas encore créée ? N’hésitez pas à faire appel à nos experts Simplitoo pour vous accompagner dans toutes vos démarches de création !