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Ouvrir un food truck : 9 étapes à suivre

21-10-2021
4 minutes

En ville ou à la campagne, les food trucks se multiplient ces dernières années. Vous aussi, vous aimeriez laisser vos talents culinaires s’exprimer tout en profitant de la mobilité d’un camion ? Découvrez les 7 étapes incontournables pour ouvrir votre food truck dans les règles de l’art.

Étape 1 : faire un business plan 

C’est une étape incontournable à tout montage de projet. Le business plan vous permettra en effet de prévoir le budget de fonctionnement et d’investissement de votre entreprise, tout en analysant la concurrence sur le marché. 

Vous devrez également penser en amont aux stratégies commerciales et de communication que vous devrez mettre en place afin de faire grandir votre activité. 

Estimez enfin le chiffre d’affaires que vous souhaitez atteindre à court et moyen terme. 

Rédiger un tel document est certes fastidieux, mais absolument essentiel pour vous, vos associés, mais également les banques. Nombreuses sont en effet celles qui n’accordent des prêts qu’après lecture du business plan.

Besoin de plus d'informations ? Rendez-vous sur notre article dédié à ce sujet : Comment faire le business plan de son food truck ?

Étape 2 : suivre une formation hygiène 

Cette formation est obligatoire dès lors que vous souhaitez ouvrir une activité dans la restauration. Vous y apprendrez les réglementations d’hygiène en vigueur en France et en Europe : contrôle qualité des aliments, risques d’allergie ou d’intoxication alimentaire, respect de la chaîne du froid, etc.

L’objectif ? Adopter les bons comportements pour assurer la sécurité de vos clients.

Comment s’organise la formation ?

Assurée par la DRAAF (Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt) de votre région, cette formation coûte entre 200 et 400 €. Elle se déroule sur une journée ou deux, dure 14 heures et est obligatoire ! En cas de contrôle des services de l’hygiène, vous devez être en capacité de fournir une attestation délivrée à l’issue de la formation. 

Si vous n’avez pas la possibilité de suivre personnellement la formation, vous pouvez tout de même exercer à condition qu’au moins une personne de votre entreprise détienne cette attestation.

Bon à savoir

Bonne nouvelle ! Pas besoin d’un diplôme ou de justifier d’une expérience professionnelle pour ouvrir un camion Food Truck. La formation en hygiène suffit !

Étape 3 : Faire une déclaration sanitaire

Si vous stockez et commercialisez de la nourriture contenant des produits d’origine animale, vous êtes dans l’obligation de déclarer votre activité auprès de la DDPP (Direction Départementale en charge de la Protection des Populations).

Pour ce faire, rien de plus simple ! Il vous suffit de remplir le Cerfa n° 13984*06 directement en ligne, ou de le renvoyer par courrier postal auprès de la Direction de votre département.  

Étape 4 : obtenir un permis d’exploitation

Si vous prévoyez de vendre de l’alcool dans votre Food Truck, n’oubliez pas votre permis d’exploitation ! En effet, la vente de boissons alcoolisées est soumise à licence.

Pour le Food Truck, seule la licence III pourra vous êtes délivrée et vous ne pourrez donc vendre que des boissons type vin bière ou cidre.

Comment obtenir la licence ?

Vous devez suivre une formation auprès d’un organisme agréé afin d’obtenir le permis d’exploitation. Il vous faudra ensuite effectuer une déclaration préalable auprès de la mairie.

  

Bon à savoir

Le taux de TVA varie en fonction de la nature du produit vendu. C’est un point important pour votre comptabilité ! 

  • 20 % pour les boissons alcoolisées 

  • 10 % pour les produits et boissons destinés à une consommation immédiate. C’est notamment le cas des plats préparés sur place.  

  • 5,5 % pour les produits conditionnés pour être conservés et permettant donc une consommation différée (glaces surgelées, aliments en conserve, bouteilles d’eau, etc.).  

 
 

Étape 5 : choisir la forme juridique de votre Food Truck 

Il est maintenant temps de choisir le statut juridique de votre entreprise.

Cas n° 1 : vous vous associez avec d’autres personnes 

Vous aurez alors le choix entre une SARL ou une SAS :  

Pour vous aider, retenez que : 

  • La SARL est plus encadrée, notamment dans la rédaction des statuts. L’organisation dans une SAS est plus flexible : ce sont les associés qui sont libres de définir dans les statuts les règles de fonctionnement et d’organisation de la société comme ils l’entendent. 

  • Le dirigeant de la SAS est assimilé salarié et bénéficie donc d’une meilleure couverture sociale (excepté pour le chômage). Le gérant majoritaire de la SARL, lui, est considéré un travailleur non salarié (TNS). Les rémunérations du dirigeant ne sont dès lors pas soumises aux mêmes cotisations sociales.

Bon à savoir

Un associé n’est pas un salarié ! Il s’agit d’une personne qui prend part à la gestion de la société. Lorsqu’il intègre la société, l’associé contribue au capital de la société en faisant un apport : il peut s’agir d’un apport numéraire (de l’argent), d’un apport en industrie (un savoir-faire, des connaissances techniques, etc.) ou d’un apport en nature (des biens). En échange, il reçoit des parts sociales ou des actions. 

 

Cas n° 2 : vous vous lancez en solo 

Si vous souhaitez ouvrir votre Food Truck seul, vous aurez le choix entre plusieurs formes juridiques : l’auto-entreprise, l’entreprise individuelle (EI), la SASU ou encore l’EURL.

L’auto-entreprise (ou micro-entreprise) 

Votre chiffre d’affaires (CA) ne pourra pas excéder 170 000 € annuels. Nous vous conseillons donc d’estimer votre CA afin de savoir si cette forme peut convenir à votre projet. 

Vous verserez des charges sociales à chaque déclaration de CA. Si vous êtes artisan-commerçant, deux taux différents s’appliqueront :  

  • 12,8 % sur le CA issu de la vente  

  • 22 % sur le CA issu de la prestation de services. 

Autre point important : vos frais d’achat et de fonctionnement ne sont pas déductibles alors même que les charges sociales se calculent sur le chiffre d’affaires.

Exemple

Vous êtes perdu ? Prenons un exemple. Imaginons que vous vendiez un sandwich 7 € alors que son coût de production est de 3 €. Votre CA sera de 7 €, mais votre bénéfice sera de 7 € – 3 € = 4 €. Pourtant vous paierez bien vos charges sociales sur les 7 € et non pas sur les 4 €.  

Sachez enfin que si vous ouvrez un Food Truck en auto-entreprise, vous ne pourrez pas récupérer la TVA (sous conditions de CA). Envie d’en savoir plus ? Contactez les équipes du Portail Auto-Entrepreneur ! 

L'entreprise individuelle 

Les formalités de création et de gestion d’une entreprise individuelle sont relativement simples et vous n’avez pas de plafond de CA à respecter.  

Attention cependant, car votre responsabilité n’est pas limitée à hauteur des apports (contrairement à la SASU et l’EURL).  Cela signifie que vos biens personnels ne sont pas protégés et peuvent éventuellement être saisis en cas d’endettement.

La SASU ou l’EURL 

Il s'agit des déclinaisons respectives de la SAS et de la SARL avec un associé unique

Pour vous aider à choisir, sachez que : 

  • En SASU, le président associé unique a le statut d’assimilé salarié. Il dispose d’une couverture sociale proche de celles des salariés, mais il n’aura pas le droit aux allocations chômage. 

  • En EURL, le gérant associé est un travailleur non salarié (TNS). Ses charges sociales sont certes moins élevées, mais sa couverture sociale est également moins avantageuse. 

Pour en savoir plus, consultez nos articles sur la SASU  et l’EURL.  

Bon à savoir

Le choix de votre statut aura un impact sur l’imposition de vos revenus professionnels : 

  • En auto-entreprise ou en Entreprise Individuelle, ils seront soumis à l’impôt sur le revenu (IR). 

  • En EIRL ou en EURL, vous pourrez choisir entre IR et impôt sur les sociétés (IS). 

  • En SARL ou en SASU, vous serez soumis par défaut à l’IS. Vous pourrez toutefois opter pour l’IR pour une durée maximale de 5 ans et à condition de remplir certains critères. 

Chaque type d’imposition a ses points forts et faibles. Pour déterminer le choix le plus pertinent pour vous, consultez notre article complet sur le régime fiscal des entreprises / sociétés. 

 

Étape 6 : immatriculer son camion

Une fois la forme juridique choisie, vous pourrez procéder à l’immatriculation de votre activité.  

Dans tous les cas, vous devrez effectuer cette démarche auprès du CFE (Centre de Formalités des Entreprises) compétent :  

  • Vous conservez, fabriquez et/ou transformez des produits alimentaires : votre activité sera considérée comme artisanale et le CFE compétent sera Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA)

  • Vous vendez des boissons et/ou des produits non transformés : votre activité sera commerciale et votre CFE sera la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI)

Vous l’avez compris, si vous ouvrez un Food Truck, vous serez bien souvent artisan et commerçant à la fois. Vous serez donc immatriculé à la CMA et à la CCI. 

En revanche, si vous vendez les plats sans les préparer, vous dépendez uniquement de la CCI et êtes considéré comme un commerçant. C’est par exemple le cas si vous décidez d’ouvrir une sandwicherie et que vous vous faites livrer des sandwiches déjà préparés. 

Le saviez-vous ?

Certaines CMA transmettent directement vos informations à la CCI. Dans ce cas, la double immatriculation est automatique. Pensez à bien vous renseigner !  

Certains concepteurs de commerce ambulant comme Beau Comme Un Camion proposent également l'aménagement complet de votre camion food truck ainsi que l'immatriculation de votre véhicule !

 

Pour aller plus loin : Les 6 étapes pour créer son entreprise 

 

Étape 7 : trouver le bon emplacement 

Ça y est, vous y êtes presque ! Vous devez maintenant choisir où vous allez localiser votre Food Truck.

Cette étape est cruciale, car très stratégique : mieux vous serez placé, plus vous gagnerez en visibilité pour attirer les clients. Choisissez donc l’endroit qui vous semble le plus propice, en prenant en compte l’affluence du public ou l’éventuelle concurrence.  

Cas n° 1 : vous souhaitez vous installer sur un lieu public (devant un cinéma, sur une zone commerciale, dans un parc, etc.) 

Vous devrez obtenir une autorisation d’occupation temporaire (ou AOT) pour occuper le domaine public. Ce document peut prendre plusieurs formes selon les spécificités de votre activité. 

  • Un permis de stationnement, si votre Food Truck n’a pas d’emprise sur le sol (c’est-à-dire s’il reste mobile et est simplement stationné pour une durée déterminée). Vous pouvez demander ce permis auprès de la mairie ou de la préfecture de la ville du lieu d’emplacement, en échange d’une redevance.  

  • La demande d’emplacement, pour exercer sur un marché ou dans une halle. Ce droit de place est payant et s’obtient auprès de la mairie, de l’organisateur de l’évènement ou du placier municipal.  

Il ne faut pas négliger cette démarche, car en absence d’AOT ou en cas de non-respect des modalités de cette autorisation, vous êtes passible d’une amende de 5ème classe d’un montant de 1 500 € !  

 

Cas n° 2 : vous souhaitez vous installer dans un lieu privé (sur un parking, à l’entrée d’une salle de concert, etc.). 

Vous devrez vous procurer l’autorisation de voie privée auprès du propriétaire du terrain, qui vous demandera généralement de payer l’emplacement de la parcelle occupée. 

Bon à savoir

Ces demandes d’autorisation sont à effectuer après la création de votre activité, puisque les documents de votre entreprise font partie des justificatifs demandés par la mairie, la préfecture ou le propriétaire du terrain. 

 

Étape 8 : pensez à vous assurer 

Ne négligez pas la question des assurances. Cela vous permettra de couvrir le véhicule, mais également le conducteur.   

Soyez vigilants quant aux normes de sécurité à respecter au regard du Code de la Construction et de l’Habitation relatif aux ERP (établissements recevant du public). Il est obligatoire en parallèle souscrire à une assurance civile professionnelle, appelée RC Pro. Elle vous couvre en cas de sinistre dans le cadre de votre activité.  

Pour bénéficier d'une sélection sur-mesure des différents choix de RC Pro, n'hésitez pas à faire une simulation gratuite chez notre partenaire Coover.

 

Étape 9 : n’oubliez pas votre carte de commerçant ambulant 

Si vous envisagez de vous déplacer hors de la ville où votre activité est domiciliée, vous devez demander cette carte. Celle-ci est valable 4 ans et renouvelable.

Vous devez en faire la demande auprès du CFE dans lequel vous vous êtes immatriculé (CMA et / ou CCI). Le tarif varie d’un CFE à un autre, mais la carte coûte généralement entre 15 et 30 €.

Information importante

Attention, elle ne remplace en aucun cas le droit d’emplacement sur la voie publique. Vous devrez systématiquement l’avoir avec vous, car elle vous sera demandée en cas de contrôle sur votre lieu de travail.  

 
Vous êtes plus que jamais motivé pour ouvrir votre Food Truck ? C'est peut-être le moment de vous lancer et vous mettre en route ! Notre équipe vous accompagne de A à Z dans la concrétisation de votre projet entrepreneurial. Nous réalisons toutes vos formalités administratives de création, pour vous lancer en toute sérénité.

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