Comment ouvrir un commerce alimentaire ?
Vous projetez d’ouvrir un commerce de détail alimentaire ? Selon la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), 76 % des consommateurs français passent plus d’une heure par semaine à faire leurs courses. L’activité des boutiques alimentaires en ligne est également en forte progression. Autant dire que les entrepreneurs ont l’embarras du choix pour développer un concept de commerce alimentaire. Pourquoi ne pas saisir cette opportunité ? Simplitoo vous accompagne étape par étape dans la concrétisation de votre projet !
Qu’est-ce qu’un commerce alimentaire ?
Une activité commerciale
L’activité de commerce de détail alimentaire consiste à acheter des produits alimentaires pour les revendre principalement à une clientèle de ménages et de particuliers. Elle s’exerce dans différents types de commerce : supermarché, épicerie bio, magasin alimentaire spécialisé (fruits et légumes, confiserie, vente de pain…).
Il s’agit d’une activité commerciale. immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Les denrées sont simplement vendues et ne font pas l’objet d’une transformation.
Par exemple, un chocolatier qui confectionne lui-même ses chocolats est un artisan-chocolatier dont l’activité est enregistrée au Répertoire des Métiers (RM). Le chocolatier dirigeant d’un commerce de détail se borne, pour sa part, à vendre des produits d’alimentation qui ne sont pas fabriqués au sein de son entreprise.
Si vous cumulez les activités, votre activité est dite « mixte ». C’est le cas de l’artisan-chocolatier qui revend ensuite ses confections. Vous devez alors définir votre activité principale pour savoir dans quel registre vous immatriculer (RCS ou RM) et à quel organisme vous référer (CCI pour les commerciaux ; CMA pour les artisans).
La nomenclature des activités de commerce de détail alimentaire
En fonction de votre activité, l’Institut National de la Statistique et des Études économiques (INSEE) vous délivre un code « Activité Principale Exercée » (code APE), aussi appelé « Nomenclature d’Activité Française » (code NAF). Pour connaître votre code APE, l’INSEE met à votre disposition un outil en ligne qui vous donne accès à la Nomenclature d'Activités Française (NAF).
La NAF se décompose en groupes, classes et sous-classes. Par exemple, le code APE 47.11 correspond aux « commerces de détail en magasin non spécialisé à prédominance alimentaire », le 47.11C aux supérettes, le 47.21 aux « commerces de détail de fruits et légumes en magasin spécialisé », le 47.24 aux « commerces de détail de pain, pâtisserie et confiserie » et ainsi de suite.
Votre activité principale exercée (code APE) permet de déterminer la convention collective applicable à votre commerce. Cet accord négocié entre les syndicats et employeurs fixe les termes de vos conditions de travail.
Si le code APE qui vous a été attribué ne correspond pas à votre activité ou si vous avez changé d’activité, vous pouvez demander sa modification auprès du Centre de Formalité des Entreprises.
Pour en savoir plus : Comment trouver son code APE ?
Il n’y a aucune différence entre les termes « code APE » et « code NAF » : ils signifient la même chose !
Les obligations pour ouvrir un commerce alimentaire
Entreprendre dans le commerce de l'alimentation ne s’improvise pas : vous devrez suivre une réglementation précise. On fait le point !
Les compétences et les qualifications nécessaires
L’ouverture d’un commerce de détail alimentaire n’est soumise à aucune condition de diplôme, de formation ou de certification professionnelle : tout le monde peut le faire !
Toutefois, l’ouverture et la direction de ce type de commerce de proximité requiert un certain nombre de compétences et de qualités humaines :
connaissances en gestion et administration (comptabilité, gestion des stocks, etc.)
qualités relationnelles et sens du contact avec les clients
aptitude au management si vous envisagez d’embaucher des salariés
savoir élaborer la stratégie commerciale de votre entreprise (étude de marché, analyse des concurrents, fixation de vos prix, etc.)
Suivre une formation, par exemple en gestion d’entreprise, pourra tout de même vous être utile pour forger vos premières armes.
La croissance du secteur du commerce de détail alimentaire en France reste en progression en 2022, même après la crise sanitaire ! (Source : Fédération du Commerce et de la Distribution)
Les obligations réglementaires : la marche à suivre
Les commerces de détail sont soumis à des obligations relatives à l’information des clients :
la présentation des prix pratiqués par tous moyens (affichage, marquage ou encore étiquetage) et des allergènes dans les aliments
si le magasin est équipé d’un système de vidéosurveillance, les clients doivent en être informés par un affichage visible
Les commerces qui accueillent du public doivent se soumettre à la réglementation applicable aux Établissements Recevant du Public (ERP) relative aux normes de sécurité (lutte contre les incendies) et d’accessibilité. Cette réglementation est plus ou moins contraignante en fonction de la configuration des locaux et de leur capacité d’accueil : disposer d’une évacuation rapide des occupants, d’un éclairage électrique, d’une alarme incendie et bien plus.
N’hésitez pas à vous rapprocher des services de la mairie ou de la Commission Consultative Départementale de Sécurité et d’Accessibilité (CCDSA) de la préfecture, pour en savoir plus les ERP.
Enfin, les commerces de détail présentant une surface de vente supérieure à 1000 m² (par création ou extension des locaux) sont soumis à une demande d’autorisation d’exploitation. Ils doivent l’adresser à la Commission Départementale d’Aménagement Commercial (CDAC) de la préfecture.
Les réglementations sanitaires générales et spécifiques
Tout commerce de produits alimentaires doit veiller au respect des règles d’hygiène, notamment pour le stockage et la conservation des aliments.
La préparation ou la vente de denrées animales ou d’origine animale fait l’objet d’une déclaration auprès de la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Cette déclaration est adressée avant l’ouverture de l’établissement ou en cas de changement d’exploitant, en renseignant le formulaire Cerfa n° 13984*06.
Un agrément sanitaire est nécessaire pour l’ouverture de commerces de détail alimentaires qui vendent des produits d’origine animale à des intermédiaires, avant que ces produits soient proposés aux consommateurs.
Les services de la DDCSPP peuvent vous indiquer si l’activité que vous envisagez doit faire l’objet d’un agrément sanitaire. Des dérogations sont prévues pour les entreprises qui cèdent de petites quantités de denrées animales à d’autres commerces de détail et lorsque les distances de livraison sont inférieures à 80 kilomètres.
Ouvrir son commerce alimentaire : définir son projet
L’étude de marché, préalable au business plan
La réalisation d’une étude de marché constitue une étape incontournable. Elle vous assure qu’il existe une demande pour votre commerce alimentaire. Cette étude peut vous conduire à envisager votre projet de manière différente, sans pour autant l’abandonner.
L’étude de marché vise à répondre à plusieurs questions. Quel est l’état de la concurrence à proximité ? Quel est le profil des ménages résidant dans le quartier prévu pour l’implantation et celui des personnes qui le fréquentent régulièrement ? Quels types de commerces alimentaires sont susceptibles de recevoir un accueil favorable ?
Selon le baromètre de la consommation responsable, plus de la moitié des Français (53 %) achèterait du « made in France » au moins une fois par semaine ! Une opportunité pour vous spécialiser dans les produits de proximité ?
L’élaboration d’un business plan pour son projet de commerce alimentaire
Au regard des conclusions de l’étude de marché, le business plan précise votre projet de manière opérationnelle et stratégique. Il détermine :
le type de commerce alimentaire général ou spécialisé (épicerie, fruits et légumes, confiserie, etc.)
les produits et services proposés aux clients pour se distinguer de la concurrence (produits bio ou écoresponsables, vente en vrac, conseil, drive, portage à domicile…)
le développement de partenariats à proximité, avec des producteurs locaux par exemple
la définition d’un plan de financement (définition de votre apport de départ, prévision des entrées et sorties d’argent)
Le business plan témoigne de la solidité de votre projet auprès des banques et des partenaires institutionnels susceptibles de vous accorder un apport financier.
Pour poursuivre votre lecture : Comment ouvrir son commerce avec un petit budget ?
Ouvrir une franchise vous donne le droit d’utiliser le logo d’une marque connue, êtes approvisionné en marchandises et recevez un soutien opérationnel, en contrepartie du versement d’un droit d’entrée. La franchise ne vous empêche, en aucun cas, d’être votre propre patron, de créer votre société et de gérer votre fonds de commerce.
Le développement du e-commerce
Le commerce de détail alimentaire n’échappe pas au développement du e-commerce. Selon les chiffres de l’institut « LSA », le e-commerce alimentaire a connu une croissance de 66 % en 2020 (par rapport à 2019). Cette tendance est durable et cela montre que le secteur sait se mettre en phase avec les canaux de distribution issus des nouvelles technologies.
Vous pouvez faire le choix de créer une boutique en ligne en complément d’un magasin physique ou en l’absence d’un tel magasin, de développer le drive, la livraison à domicile, le « click and collect » ou encore le drive piéton.
Lors de la création d’une boutique alimentaire en ligne, il convient de prendre un soin particulier pour définir les conditions générales de ventes (CGV) : prix, modalités de paiement et de livraison, protection des données, délai de rétractation, etc.
Quel statut juridique choisir pour votre commerce de détail alimentaire ?
Pour ouvrir un commerce de détail alimentaire, vous devez obligatoirement choisir un statut juridique.
En créant une société, vous disposez d’une plus grande marge de manœuvre pour gérer votre société que dans le cadre d’une micro-entreprise ou d’une Entreprise Individuelle (EI) :
vous n’êtes pas soumis à un chiffre d’affaires maximal
vous pouvez intégrer de nouveaux associés
votre patrimoine personnel est protégé puisque votre responsabilité est limitée à vos apports dans la société
vous pouvez déduire vos charges professionnelles de votre chiffre d’affaires
Voici des pistes pour faire le bon choix de forme juridique !
Je me lance seul, sans associés : la SASU ou l’EURL ?
Si vous êtes associé unique (c’est-à-dire que vous entreprenez seul), vous avez la possibilité de créer :
une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU), qui vous offre une structure souple : vous pourrez y personnaliser vos règles de fonctionnement. Vous y serez enfin soumis à l’Impôt sur les Sociétés (IS).
ou une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), où vous profitez d’une structure clé en main et sécurisée juridiquement (son fonctionnement est prédéterminé par la loi). Vous y serez soumis à l’Impôt sur le Revenu (IR).
Pour en savoir plus : Quelles différences entre la SASU et l’EURL ?
Nous entreprenons en groupe : la SARL et la SAS
Si votre entreprise compte plusieurs associés, il convient d’opter pour la SAS, structure juridique flexible, ou pour la SARL, idéale pour les projets à taille humaine. Nous vous invitons à lire notre article sur le sujet pour savoir quel statut choisir entre la SAS et la SARL.
Notre assistant en ligne vous guide de manière personnalisée, en quelques clics, vers la forme juridique la mieux adaptée pour votre projet de création d’entreprise.
Que vous ouvriez une épicerie de proximité ou un supermarché, choisir sa forme juridique n’est que le début de l’aventure ! D’autres formalités de création sont obligatoires pour vous lancer : rédiger vos statuts, déposer votre apport à la banque, publier une annonce légale et constituer un dossier d’immatriculation. Cette paperasse ne doit pas être un frein pour concrétiser votre projet. Les experts de Simplitoo vous accompagnent de A à Z dans toutes vos démarches : contactez-les dès aujourd’hui !