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Comment créer son entreprise de couture ?

23-09-2022
5 minutes

Vous êtes passionné de couture et souhaitez créer votre propre entreprise ? Montage de votre projet, recherche de financement, choix de la forme juridique et démarches de création, voici les étapes incontournables pour entamer le lancement de votre activité de couture en toute sérénité.

Le métier de couturier / couturière 

Couturière créatrice ou retoucheuse ? 

Parmi les principales activités de couturière, on retrouve : 

  • La couturière créatrice : elle se spécialise dans la création de vêtements mais aussi d’accessoires.  Ses missions sont nombreuses : choix du textile, élaboration de patron, conseil aux clients, prise de mesures... Son travail de création se doit d’être de qualité, mais aussi original, afin de se différencier des autres ateliers de couture.  

  • Une couturière-retoucheuse : elle propose uniquement des prestations de services comme la confection d’ourlets, de doublures, couture de boutons... 

Il est évidemment possible de cumuler ces activités.  

Au-delà des retouches et des créations, vous pouvez également animer des ateliers ou des formations de couture. Cela vous permettra de diversifier votre activité de couturière et d’élargir votre cible de clients. 

Notez que la couturière créatrice et la couturière retoucheuse ont le statut d’artisan et relèvent à ce titre de la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA). Leur activité doit être enregistrée au répertoire des métiers (RM)

Toutefois, si elles vendent leurs créations ou du matériel, elles auront également le statut de commerçant. Elles devront alors déclarer leur activité auprès de la chambre de commerce et de l’industrie (CCI) et demander leur immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) 

Couturière à domicile ou en atelier ? 

Une couturière peut installer son atelier à son domicile ou dans un local dédié. 

Si vous choisissez de travailler depuis chez vous, pensez à vérifier que rien dans votre contrat de bail ou votre règlement de copropriété ne vous l’interdit.  

Vous pouvez aussi choisir de travailler dans un atelier. Vous aurez alors pignon sur rue et pourrez bénéficier d’une meilleure visibilité. 

  

Bon à savoir

Activité non réglementée, le métier de couturière ne requiert pas de diplôme. Si toutefois vous souhaitez vous former, vous pouvez opter pour un CAP Métier de la mode, un CAP couture flou, un CAP tailleur ou encore un Brevet de maîtrise couturière tailleur... 

 

Créer une entreprise de couture : bien préparer son projet  

Étudier le marché de la couture 

Le savoir-faire, le « fait main » et le sur-mesure restent très prisés dans le domaine de la mode en France. Boutique de couture indépendante, maison de haute couture... le marché français offre des opportunités variées mais reste concurrentiel.  

Il est donc important de réussir à se différencier le plus possible, que ce soit par le style de vos créations, les techniques utilisées, les matières premières choisies, la clientèle ciblée.  

Analysez le marché, observez les concurrents qui proposent des produits de la même gamme que la vôtre et déterminez ce qui peut aider votre projet à sortir du lot ! 

Élaborer un business plan 

Rédiger un business plan est incontournable si vous demandez un crédit professionnel à votre banque. Ce document comprendra notamment un plan de financement à 3 ans. Vous pourrez ainsi vous projeter plus concrètement dans le futur de votre entreprise. 

 Lors de l’élaboration de votre business plan, vous pourrez préciser les points suivants : 

  • L’activité de votre entreprise : sur-mesure, retouches, vente de matériel et de pièces uniques, etc. 

  • Le style de vêtement : pour les hommes, les femmes, vêtements de tous les jours, pour le travail, tenues de soirées, robes de mariage, costumes, etc.  

  • Lieu d’activité : à domicile ou en atelier 

  • Type de matériaux utilisés pour vos travaux de couture : bio, d’origine naturelle, fournisseurs français ou étrangers, etc. 

  • Votre cible : âge et catégorie socio-professionnelle de vos prospects, comportement d’achats 

  • Vos tarifs pour que votre activité de couture soit rentable tout en restant concurrentielle 

  • Vos spécificités face à vos concurrents 

  • Vos besoins matériels : achat d’une machine à coudre, d’un ordinateur, plan de travail, meubles... 

  • Vos besoins humains : prestations d’un photographe, création d’un site vitrine par un développeur web. 

Seul un business plan précisément chiffré vous permettra d’évaluer vos besoins en financement et convaincre vos investisseurs. 

Bon à savoir

Fixer vos prix est une étape importante dans le montage de votre projet. Vous devrez en effet évaluer vos coûts directs (matières premières, rémunération...) et indirects (factures énergétiques, frais de communication...). Une fois ce coût de revient déterminé, vous définirez votre taux de marge pour établir vos tarifs. 

 

Trouver des financements 

Une fois votre besoin de financement calculé, il faut trouver comment financer votre projet ! Pour créer une entreprise de couture, vous pouvez utiliser les solutions de financement suivantes : 

  • Le prêt bancaire : les taux d’intérêt varient d’une banque à une autre. N’hésitez pas à faire marcher la concurrence. Pensez également à inscrire les frais liés à ce crédit (intérêts et assurances) dans votre plan de financement. 

  • Le prêt d’honneur : ce prêt à taux 0 % ne requiert ni garantie, ni caution personnelle. Il est accordé aux créateurs d’entreprise par des réseaux d’accompagnement comme Réseau entreprendre ou Initiative France. 

  • Le micro-crédit professionnel : délivré par les réseaux d’accompagnement, l’ADIE ou le fonds de cohésion sociale (FCS), le micro-crédit professionnel peut aller jusqu’à 10 000 euros. Son taux d’intérêt est de 5 % minimum. 

  • Le crowdfunding ou financement participatif : cette stratégie vous permet d’obtenir des fonds via une campagne de communication sur des plateformes dédiées. 

  • La love money : votre famille et / ou vos amis peuvent soutenir votre projet d’atelier de couture en vous versant des fonds. En contrepartie, ils bénéficient d’exonérations fiscales (sous conditions). 

 

Le saviez-vous ?

NACRE, ACRE, ARCE, cumul de vos allocations chômage, il existe de nombreuses aides à la création d’entreprise ! Renseignez-vous. Vous êtes peut-être éligible ! 

Créer une auto-entreprise de couture : une bonne idée ? 

Si vous créez votre atelier de couture seul, vous pouvez être tenté par l’auto-entreprise. Ce régime de l’entreprise individuelle comporte en effet des avantages majeurs pour les entrepreneurs débutants. Néanmoins, il n’est pas adapté à tous les projets. 

Les avantages de l’auto-entreprise 

  • Une franchise en base de TVA : vous ne facturez pas la TVA à vos clients et avez ainsi des tarifs compétitifs face aux autres entreprises de couture. Notez toutefois que cette exonération est soumise à des seuils de chiffre d’affaires. 

  • Une comptabilité simplifiée : en tant qu’auto-entrepreneur, vous devrez seulement tenir un livre de recettes et un registre des achats. Chaque mois ou trimestre, il vous faudra également déclarer votre chiffre d’affaires pour le paiement de vos cotisations sociales. 

  • Un régime compatible avec votre statut actuel : le régime d’auto-entrepreneur est ouvert aux étudiants, salariés et retraités. 

Les inconvénients de l’auto-entreprise 

  • Un plafond de chiffre d’affaires (CA) : un couturier auto-entrepreneur ne peut pas dépasser 72 600 € pour son activité artisanale et 176 200 € de chiffre d’affaires annuel pour son activité de vente. 

  • Des charges et frais professionnels non déductibles : achat de matériel et de matériaux, coût de votre local, assurance professionnelle... En auto-entreprise, le couturier ne peut pas déduire ses frais professionnels au moment de sa déclaration d’impôt. L’administration appliquera un abattement forfaitaire fixe. 

  • Une TVA non récupérable : vous ne facturez pas la TVA, mais en contrepartie, vous ne pouvez pas non plus la récupérer sur vos achats professionnels (sauf dépassement des plafonds de TVA). 

  • Des cotisations calculées en fonction du chiffre d’affaires et non du bénéfice :  comme il ne peut pas déduire ses frais, le couturier auto-entrepreneur paie ses cotisations sociales sur la base de son chiffre d’affaires encaissé et non sur ses bénéfices réels. 

  • Une couverture sociale limitée : si vous êtes auto-entrepreneur, vous aurez le statut de travailleur non salarié (TNS).  Votre protection sociale est moins complète qu’un assimilé salarié (statut ouvert uniquement aux créateurs de société). Vous ne serez notamment pas couvert contre les accidents du travail et les maladies professionnelles.  

Pour aller plus loin : Les inconvénients de l’entreprise individuelle 

 

Créer une société : une solution plus sécurisée pour se lancer 

Vous créez votre atelier de couture en solo : la SASU ou l’EURL 

Avec la société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU), vous choisissez les règles qui régissent votre société. La SASU se caractérise en effet par la flexibilité dans la rédaction des statuts. Son président a le statut d’assimilé salarié : il est couvert de la même manière qu’un salarié, à l’exception de l’assurance chômage.  

En entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), la rédaction des statuts est plus encadrée. Vous bénéficiez ainsi d’une structure juridique clé en main. Le gérant d’une EURL a le statut de travailleur non salarié. 

Pour aller plus loin, découvrez notre comparatif : Auto-entrepreneur, EURL ou SASU, comment choisir ? 

Vous vous lancez à plusieurs : la SAS ou la SARL 

La société par actions simplifiée (SAS) dispose des mêmes caractéristiques que la SAS à l'exception du nombre d’associés qui est ici illimité. La société à responsabilité limitée (SARL) quant à elle, est le pendant pluripersonnel de l’EURL.  

 

Pour aller plus loin : Créer une SAS ou une SARL, comment choisir ? 

 

Le saviez-vous ?

Si vous débutez en tant qu’entrepreneur, l’EURL et la SARL sont plus adaptées. Ce sont des statuts plus indiqués pour des petites entreprises. Si vous préférez créer une SASU ou une SAS, il est conseillé d’être accompagné par un professionnel lors de la rédaction des statuts. 

Les démarches pour créer son entreprise de couture 

 Que vous choisissiez de créer une SASU, une SAS, une EURL ou une SARL, les principales démarches administratives sont les mêmes. 
 

  • Rédiger les statuts : ils fixent les règles d’organisation, de gestion et de fonctionnement de votre société, entre les associés et à l’égard des tiers.   

  • Constituer le capital social de votre société : en SASU, SAS, EURL et SARL, 1 euro suffit 

  • Publier une annonce légale : vous portez à la connaissance du public la création de votre société. Cet avis doit être publié dans un journal habilité. Il peut s’agir d’un simple quotidien. 

  • Immatriculer votre société : transmettez votre dossier de création d’entreprise au registre du commerce et des sociétés (RCS). En tant qu’artisan, le couturier indépendant doit également demander son immatriculation au répertoire des métiers (RM).  

 

 Pour aller plus loin : Toutes les étapes pour créer votre entreprise  

Information importante

Vous souhaitez lancer votre propre marque ou donner un nom à votre enseigne ? Votre signe distinctif vous permet de vous démarquer de la concurrence et de vous forger une identité de marque solide. Il est donc essentiel de vous protéger de tout plagiat. Pour cela, pensez également à déposer votre marque pour la protéger ! 

 

Créer son entreprise de couture : tableau récapitulatif 

Couturier / Couturière indépendant 

Nature de l’activité 

Services de retouche : prestation de services artisanale 

Couture-création : artisan (activité de fabrication) 

Vente de matériel ou de pièces : commerçant (activité mixte) 

Profession réglementée 

Non, aucun diplôme n’est requis. La souscription d’une responsabilité civile professionnelle (RC Pro) ou d’une multirisque professionnelle est recommandée. 

Formalités d’immatriculation 

Immatriculation obligatoire au registre des métiers (RM) 

Immatriculation au registre du commerce et des sociétés (RCS) pour les artisans-commerçants ou pour l’entrepreneur qui crée une société commerciale (SASU, SAS, SARL, EURL) 

Forme juridique 

L’exercice en auto-entreprise est possible : le couturier est alors soumis à des plafonds de chiffre d’affaires et ne peut pas déduire ses frais professionnels. Sa couverture sociale est peu protectrice. 

La création d’une société reste une option plus sécurisée. 

 

Vous avez dorénavant toutes les clés pour créer votre entreprise de couture ! Des interrogations sur la création d’entreprise ? Notre équipe Simplitoo se fera un plaisir de répondre à toutes vos questions ! 

 

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