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Comment devenir serrurier à son compte ?

29-10-2021
5 minutes

On compte aujourd’hui environ 17 000 entreprises de serrurerie en France. Contrairement aux idées reçues, le serrurier ne se contente pas de poser des serrures, de faire des clés et d'assurer des dépannages pour ouvrir une porte. Artisan spécialiste du travail des métaux, il intervient sur tout type de construction, pour protéger les bâtiments contre les tentatives d'effraction. Il s'agit d'un métier offrant de nombreuses perspectives d'évolution, notamment en raison des innovations technologiques et des spécialisations disponibles (ferronnerie d'art, travail sur des menuiseries en bois ou en métal...). Nous vous proposons de vous accompagner, étape par étape, pour devenir serrurier et être votre propre patron.

Serrurier, un métier en pleine évolution 

Quelles sont les missions exercées par le serrurier-métallier ? 

Dépanner et réparer les serrures  

Les missions premières du serrurier sont la pose et le dépannage des systèmes mécaniques de verrouillage (serrures, portes blindées, volets automatiques...). On parle également de serrurier dépanneur-installateur. Il conseille, vend et répare des solutions de sécurité pour protéger l’accès aux habitations et aux locaux commerciaux. Les activités les plus courantes du serrurier-dépanneur sont l’ouverture de portes verrouillées ou claquées, les changements de cylindre, de bloc central et de serrure, l’installation de blindage ou de volets roulants ou encore le diagnostic de dysfonctionnement d’une serrure. 

 

Pour faire face à une demande croissante et à l’évolution de la domotique, les professionnels de la serrurerie sont aujourd'hui amenés à concevoir des dispositifs de sécurité de plus en plus complexes.  

 

Un métier ouvert à la spécialisation 

Certains serruriers très spécialisés peuvent même prendre en charge l'intégralité d'un projet, de la conception à la fabrication des pièces en atelier jusqu'aux réglages et ajustements finaux réalisés sur le chantier. Le métier de serrurier rejoint dans ce cas la ferronnerie d'art

 

Dans d’autres cas, le serrurier peut également se spécialiser pour devenir serrurier-métallier. Il mobilise alors plusieurs savoir-faire techniques et utilise des outils perfectionnés (découpe de métaux, meulage, soudure, etc.). En tant que serrurier-métallier, vous pouvez également procéder à l’installation de systèmes domotiques qui permettent d'intégrer plusieurs appareils connectés (volets automatiques, serrures connectées...). 

 

Combien gagne un serrurier ? 

Un serrurier expérimenté à son compte peut espérer une rémunération égale, et parfois même supérieure, à 3000 euros de revenu. Selon les chiffres de la fédération des centres de gestion agréés (FCGA), les sociétés de serrurerie-métallerie et de serrurerie-dépannage font partie des entreprises du bâtiment les plus prospères, avec un bénéfice annuel moyen de 46 000 euros. Néanmoins, la rémunération d'un salarié en début de carrière reste de l'ordre du SMIC... Exercer à son compte semble donc représenter une meilleure opportunité. 

 

De quelles compétences le serrurier doit-il disposer ? 

Avant de devenir serrurier-dépanneur, il est important de savoir que ce métier exige de la flexibilité et une grande disponibilité... de jour comme de nuit ! Les interventions urgentes peuvent, en effet, représenter une part non négligeable de l'activité et du chiffre d’affaires. Le serrurier doit aussi faire preuve de qualités relationnelles. Il intervient parfois dans le cadre de situations humaines délicates, par exemple lorsqu'il se trouve face à un client paniqué à la suite d'une tentative d'effraction. 

 

Le serrurier-métallier se doit également d'être particulièrement vigilant au respect des règles de sécuritéProfessionnel du bâtiment, le serrurier-métallier travaille fréquemment sur des chantiers de construction à risque, notamment sur des échafaudages. 

 

 Quelles sont les étapes avant de lancer son activité ? 

Suivre une formation qualifiante 

La profession de serrurier fait partie des métiers réglementés de l'artisanat. Pour l'exercer, il convient de détenir le titre professionnel correspondant. Il peut être obtenu en validant l'une des formations suivantes, qu’on souhaite se spécialiser comme serrurier-métallier ou serrurier-dépanneur :  

 

  • La formation “CAP serrurier-métallier, CAP métallier ou CAP Ferronnerie d’art” 

  • La formation “BP serrurerie ou métallerie” 

  • La formation “mention complémentaire MC soudage” 

  • Le “Bac pro ouvrages du bâtiment, option « métallerie »” 

  • Le “BTS réalisation d'ouvrages chaudronnés ou BTS constructions métalliques” 

Une fois diplômé d’une de ces formations, vous pourrez vous lancer ! 

 

Bon à savoir

Les personnes justifiant d'une expérience professionnelle de trois ans en serrurerie ou dans le domaine des ouvrages métalliques peuvent devenir serrurier sans détenir le bac. Il n’est donc pas toujours nécessaire d’avoir été diplômé d’une des formations professionnelles listées ci-dessus ! 

 

Prévoir le budget nécessaire à la création d'entreprise 

Ça y est, vous êtes titulaire du bac professionnel ou du CAP serrurier, et vous êtes impatient d’ouvrir votre lieu et de commencer à exercer ? Avant de vous lancer, pensez à réaliser une étude de marché et un business plan. Ils vous aideront à vous situer face à la concurrence et à anticiper la viabilité de votre projet. 

 

Devenir serrurier nécessite en effet quelques investissements comme votre outillage, les matériaux nécessaires à votre activité, un véhicule utilitaire voire la location éventuelle d'un local (atelier, boutique). Le choix de votre lieu d’exercice sera important pour la visibilité de votre activité auprès de vos clients ! Un emplacement bien situé sera stratégique pour votre réussite.  

 

Les frais liés à la création d'entreprise et à la constitution du capital social doivent également pris en compte dans votre budget. Simplitoo vous accompagne dans la gestion des procédures administratives de création de société ! 

 

 Comment créer une entreprise de serrurerie ? 

Le choix de la forme juridique de l'entreprise 

Au niveau du statut juridique, plusieurs options sont possibles selon la forme que vous souhaitez donner à votre emploi, en particulier si vous voulez vous verser un salaire ou être uniquement rémunéré sur des dividendes. En effet, le statut juridique retenu a des implications sur le mode de rémunération du ou des associés, sur la fiscalité applicable, ou encore sur le régime de protection sociale. Son choix doit donc être bien réfléchi.  

 

Le statut de micro-entrepreneur, une fausse bonne idée 

Devenir auto-entrepreneur, tout le monde en rêve, a priori ! La possibilité de travailler en indépendant, un emploi et un salaire à sa mesure, un régime fiscal et comptable simplifié... Seulement, en micro-entreprise, vous payez des cotisations sociales sur votre chiffre d’affaires. Les formalités administratives pour le paiement de vos taxes et cotisations sociales sont simplifiées, ce qui explique l’attractivité du statut d’auto-entrepreneur en micro-entreprise.   

Cependant, en tant qu’auto-entrepreneur, vous ne pourrez pas dépasser un certain seuil de chiffre d’affaires, s’élevant à 176 200 € pour la vente de marchandises et 72 600 € pour les activités de prestation de services. C’est une limite importante de la micro-entreprise ! Par ailleurs, vous ne pourrez pas déduire vos charges de votre chiffre d’affaires, ce qui est un inconvénient majeur si vous envisagez l’embauche d’un salarié, l’achat d’un véhicule utilitaire ou encore la location d’un local commercial.   

Comme la micro-entreprise, les sociétés vous permettent de vous lancer en tant qu’indépendant à votre rythme, avec un salaire et des conditions d’emploi qui vous correspondent, mais également d’embaucher plus facilement une équipe. En effet, en tant qu’indépendant dans une société, vous pourrez déduire vos charges professionnelles de votre chiffre d’affaires.  

 

L’EURL 

L’EURL offre un cadre sécurisant puisque ses règles de fonctionnement sont largement définies par la loi. L'associé unique détient 100 % du capital social. L'EURL est soumise, par défaut, à l'impôt sur le revenu, mais il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés pour une période maximale de cinq ans.  

Au niveau de la protection sociale, en tant qu’associé unique, vous serez considéré comme un Travailleur Non Salarié (TNS), c’est-à-dire qu’il vous faudra régler des cotisations sociales minimales pour bénéficier d’une protection sociale de base. En contrepartie, vous paierez moins de cotisations qu’un président de SASU assimilé salarié. En EURL, votre conjoint peut également participer à votre activité et bénéficier du statut protecteur de conjoint collaborateur. 

 

La SASU  

A contrario, en SASU vous pourrez décider de A à Z de vos statuts en tant qu’associé unique. Au lieu d’être travailleur non salarié comme en EURL, vous bénéficierez du statut protecteur d’assimilé salarié, qui vous permet de bénéficier d’une protection sociale élargie, quasi-similaire à celle d’un salarié classique (hors chômage). Niveau imposition, en SASU, vous serez imposé d’office à l’impôt sur les sociétés (IS), mais vous pourrez opter pour l’impôt sur le revenu pour une période maximale de cinq ans.   

 

Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à notre article de comparatif entre EURL, auto-entreprise et SASU 

 

Bon à savoir

Avec une SASU comme une EURL, les formalités sont simplifiées si vous souhaitez à terme avoir des associés et évoluer respectivement vers le statut de SAS ou de SARL. 

 

Les obligations d’une société de serrurerie 

La garantie décennale 

Afin de couvrir sa responsabilité des dommages pouvant survenir dans le cadre de son travail, l'artisan serrurier a l'obligation de souscrire une assurance décennale. Celle-ci a pour objet de couvrir les dommages et sinistres qui affectent la solidité des ouvrages et des équipements indissociables du bâtiment ou qui rendent l’ouvrage impropre à sa destination. Concrètement, cela signifie que votre société est protégée pendant 10 ans après la livraison de l’ouvrage des dommages qui pourraient l’affecter. Notre partenaire Coover vous propose des offres au meilleur prix ! 

 

La transparence des prix 

Le serrurier est aussi tenu de respecter les réglementations garantissant la transparence des prix. Depuis le 1er avril 2017, tout artisan a obligation d’informer sa clientèle sur le montant auquel il facture ses prestations, notamment les tarifs horaires pratiqués, les modalités de calcul des heures facturées et le montant des frais de déplacement, et ce dès le premier euro.  

 

Ces éléments doivent être affichés de manière lisible dans les locaux où vous exercez, et à défaut, ils doivent être communiqués au client. Avant exécution de la prestation, vous devez communiquer un devis à votre client afin qu’il puisse décider en toute connaissance de cause s’il souhaite avoir recours à votre service. Ce devis doit détailler avec précision et exactitude les réparations à effectuer, décompter en quantité et en prix les produits et les prestations nécessaires à l’opération prévue, ainsi que le montant global du service hors taxes et toutes taxes comprises. 

 

Comment développer son activité ? 

Créer une relation de confiance avec vos clients 

Le secteur de la serrurerie connaît souvent des litiges entre professionnels et clients, notamment pour les surfacturations appliquées aux opérations urgentes. En vous montrant transparent sur les prix et les conditions d’intervention, vous fidélisez vos clients et en gagnerez de nouveaux par le bouche-à-oreille.  

 

Diversifier son activité  

Vous voulez devenir le serrurier référent de votre quartier ou commune ? Alors vous pouvez tout à faire diversifier votre activité en intégrant de nouveaux services. Si vous possédez un local, votre serrurerie peut également proposer des services de quincaillerie, mais aussi vendre des ustensiles de bricolage et des produits ménagers. Si vous êtes ambitieux et pédagogue, vous pouvez même aller jusqu’à proposer des cours de bricolage aux personnes désireuses d’apprendre à se débrouiller par elles-mêmes ! 

 

Un des grands classiques reste d’adjoindre une activité de cordonnerie, et de proposer, en plus de votre service de reproduction de clefs, la réparation et le ressemelage des chaussures, mais aussi la gravure de plaques pour les professionnels et les particuliers. 

 

Le saviez-vous ?

Les métiers du Bâtiment et Travaux Publics (BTP) vous intéressent ? Vous pouvez ouvrir votre entreprise de dépannage avec une équipe, avec des services plomberie ou encore d’électricité

 

Vous avez à présent toutes les clefs pour créer votre société de serrurerie ! Des questions, des hésitations ? Nos experts-formalistes se tiennent à votre disposition pour vous accompagner dans toutes vos démarches de création d'entreprise. Contactez-nous dès aujourd’hui ! 

 

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