Notre guide pour ouvrir un magasin de vêtements en 6 étapes
Vous êtes passionné par la mode et possédez la fibre commerciale ? L’ouverture d’un magasin de vêtements est peut-être un projet taillé pour vous ! Comment mettre en place un modèle économique rentable ? Quelles sont les formalités à respecter ? Quelles étapes suivre ? On répond à toutes vos questions afin que l’ouverture de votre boutique soit couronnée de succès.
Étape 1 : Définir votre concept
Aujourd'hui, on ne compte pas moins de 43 700 points de vente spécialisés dans le prêt-à-porter en France. Compte tenu du grand nombre d’acteurs sur ce marché, du développement des achats sur internet et de la seconde main, le secteur de la mode est non seulement très compétitif mais aussi en pleine mutation.
Pour ouvrir votre boutique de vêtements, il vous faudra probablement développer un concept original ou bien faire preuve d’un grand sens commercial et stratégique. Comment ? Il existe de nombreuses possibilités ! Vous pouvez par exemple jouer la carte de la sécurité en choisissant un bon emplacement géographique, vous spécialiser dans une niche vestimentaire (grandes tailles, mode retro, streetwear), miser sur la responsabilité environnementale de vos articles, fixer des prix défiants toute concurrence ou encore vous établir avec une franchise en vogue. À vous de choisir en fonction de vos aspirations !
Et si vous avez l’esprit créatif et disposez de compétences dans le domaine de la confection, pourquoi ne pas créer votre propre marque de vêtements ? Votre magasin de vêtement serait alors son premier point de vente !
En tant qu’entrepreneur, si vous faites le choix de créer une marque de vêtements il est préférable de protéger cette marque en la déposant auprès de l’Institut National de la Propriété Intellectuelle (INPI). Elle permettra de lui assurer une vraie protection légale et qu’elle soit reconnue “officiellement”. Le nom de votre marque ne pourra ainsi pas être utilisé par des tiers, notamment par vos concurrents.
On vous parlait plus haut de la possibilité d’ouvrir d'une franchise. Qu'est-ce que c’est ? Tout simplement l’ouverture en votre nom d’un magasin d’une marque déjà existante. Vous y vendez leurs articles. Ce choix, certes moins créatif, vous permet de distribuer les vêtements de la marque en question en ouvrant une boutique à son nom, de bénéficier d’un puissant réseau et mais aussi d’un accompagnement personnalisé au quotidien (recrutement, publicité, comptabilité, etc.).
Des exemples de franchises de prêt-à-porter célèbres ? Darjeeling, Esprit ou encore Moa !
Vous hésitez encore et avez peur de l’investissement que nécessite l’ouverture d’une boutique physique ? Commencez par tester votre concept en ligne ! Avec l’explosion de ce mode de consommation, vous pourrez trouver votre clientèle tout en vous lançant à moindres frais
Étape 2 : Mener une étude de marché
L’ouverture d’un magasin de vêtements représente une aventure exaltante pour les amoureux de la mode. Cependant, soyez vigilant car la passion doit converger avec la raison. Vous devrez donc réaliser une étude de marché. À quoi sert-elle ? À analyser le secteur dans lequel vous souhaitez implanter votre entreprise : offres, demandes, clientèle, etc.
Une fois votre étude de marché terminée, vous saurez si votre projet est viable ou non ! Il ne l’est pas ? Il vous faudra alors l’améliorer et analyser les points qui vous font défaut.
L’étude de marché prend en compte un certain nombre de critères comme :
Le champ de votre projet c’est-à-dire le secteur d’activité et l’étendue de la zone géographique
L’analyse des services proposés par la concurrence. Quels sont les magasins de vêtements déjà présents (franchise, friperie, magasins « grandes tailles », boutique pour enfants …) ? Quelles prestations particulières propose la concurrence (livraison à domicile, boutique en ligne, click and collect en magasin) ?
L’étude du profil des clients potentiels (habitudes de consommation de la clientèle, budget moyen consacré à l’achat de vêtements…)
La réalisation d’une première estimation des dépenses à consentir et des besoins de financement à mobiliser pour mener à bien le projet
N’hésitez pas à solliciter l’avis de vos proches. Vous pouvez par exemple leur soumettre un questionnaire que vous aurez réalisé pour mieux connaître leurs attentes en tant que consommateurs, mais aussi sonder leurs posts sur les réseaux sociaux tout en vous tenant informé des dernières tendances mode.
Le marché de la seconde main connaît actuellement une très forte croissance. En 2020, 20 millions de Français ont en effet acheté de la seconde main. Selon votre emplacement, l’ouverture d'une friperie est donc une option à ne pas négliger.
Étape 3 : Feuille de route de la création d’entreprise : le business plan
L’étude de marché vous a donné des informations précieuses pour déterminer et préciser votre projet de création d’entreprise. Vous êtes désormais en mesure de définir ce projet dans les moindres détails : cela tombe bien car c’est le principe du business plan !
Le business plan a également pour vocation de convaincre vos partenaires, fournisseurs et financeurs de la rentabilité de votre concept. Ce document précise :
Le lieu d’implantation de la boutique c’est-à-dire son emplacement géographique précis
Le nom commercial (ou enseigne) de votre magasin. Vous veillerez à vérifier auprès de l’INPI que ce nom est bien disponible. À défaut, vous risquez d’être poursuivi pour contrefaçon ou concurrence déloyale par l’entreprise qui possède déjà des droits sur ce nom
La désignation des produits et affaires commercialisés
Les canaux de distribution (vente en boutique et / ou en ligne, vente lors d’événements tels que des marchés ou des salons…)
La présentation de votre équipe. Comment s’organise votre entreprise ? Quelles sont vos compétences et celles de vos associés si vous en possédez ? Allez-vous embaucher du personnel ?
La définition de votre stratégie commerciale (spécialisation dans un secteur d’activité donné, prix pratiqués …)
La stratégie de communication (réseaux sociaux, stratégie de fidélisation, etc.)
Le plan de financement. Quels sont vos fonds propres et le montant des investissements nécessaires à la réalisation du projet ? Comment financer votre projet ?
Votre business plan doit être bien pensé et réfléchi afin que les investisseurs aient confiance en votre projet. Alors prenez votre temps lors de sa rédaction !
Pour en savoir plus : Business plan : les 7 étapes pour le réussir
Étape 4 : Financer son projet de création d’entreprise
Évaluer les dépenses nécessaires
Étape très importante lors de l’ouverture d’une boutique de vêtements : chiffrer les dépenses à engager pour concrétiser votre projet.
Les dépenses à prendre en considération dans votre budget sont nombreuses et variées.
Dans un premier temps, votre priorité sera de trouver le local pour votre boutique. Achat d’un local vide ou d’un fonds de commerce, signature d’un bail de location commerciale... Tout ceci a un prix conséquent et il faudra bien évidemment l’intégrer à votre prévisionnel financier. Une fois votre local acquis ou le bail signé, vous devrez également l’aménager selon vos goûts et vos besoins. Entre les éventuels travaux, achat du matériel nécessaire et la décoration, un budget s’impose.
Une fois votre local acquis, vous devez vous constituer votre stock de vêtements. Cela peut représenter un lourd investissement puisqu’il vous faudra tout acheter avant même d’avoir réalisé vos premières ventes : votre trésorerie fonctionnera en décalé à votre lancement.
Enfin, ne négligez pas les dépenses techniques, humaines et énergétiques : matériel de paiement (lecteurs de cartes bancaires, caisses enregistreuses), chauffage et climatisation éventuelle, salaires si vous embauchez des collaborateurs... La liste des dépenses peut vite s’allonger, vous devrez donc faire preuve de rigueur et de réalisme pour respecter votre budget de départ !
Réunir le budget essentiel à l’ouverture de sa boutique
Votre budget pour ouvrir votre boutique de vêtements est chiffré ? Parfait ! Vous devrez maintenant réunir la somme d’argent nécessaire.
Pour augmenter et optimiser votre budget, n’hésitez pas à mélanger les sources de financement.
Vos apports en numéraire et en nature
Lorsque vous créez une société, vous et vos éventuels associés constituez un capital social. Il se compose généralement d’apports numéraires mais aussi et d’apports en nature. Quelles différences entre ces deux apports ?
Les apports numéraires sont des sommes d’argent tandis que les apports en nature représentent du matériel, des produits, des locaux qui sont mis à disposition de l’entreprise par les associés.
Par exemple, lors de l’ouverture d’une boutique de vêtements, un associé pourrait vous fournir un local bien placé pour accueillir votre magasin et vos futurs clients. Il pourrait également vous fournir machines à coudre et matériel de couture si vous souhaitez lancer votre propre marque.
Les prêts bancaires et prêts d’honneur
L'achat de votre stock de vêtements vous revient trop cher ? Vous souhaitez investir et acheter votre local mais vous avez besoin d’argent ? N’hésitez pas à solliciter des fonds auprès de votre banque. Les prêts bancaires sont là pour financer un projet important !
Trop difficile à obtenir ? Sachez qu’il existe un prêt spécifique à la création d’entreprise : le prêt d’honneur de l’ADIE, une association reconnue d’utilité publique. Ce prêt personnel permet de donner une chance à chaque entrepreneur en simplifiant l’accès aux crédits bancaires classiques !
Pour en savoir plus : Le prêt d’honneur ADIE : comment en bénéficier ?
Le financement participatif
Difficile de trouver des fonds par le biais d’un apport personnel et le montant accordé par la banque ne couvre pas la totalité de votre budget prévisionnel ? Le financement participatif aussi appelé crowdfunding peut être une solution efficace !
Basés en France ou à l’étranger, les internautes peuvent devenir vos financeurs en vous proposant des prêts d’argent, en investissant dans votre société et même en vous faisant des dons afin de soutenir votre projet.
Intéressé ? Découvrez notre article : Qu’est-ce que le financement participatif ?
Les aides à la création d’entreprise
Beaucoup d’aides sont disponibles pour les entrepreneurs en devenir. Que ce soit l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) ou encore l’Aide à la Création et à la Reprise d’Entreprise (ARCE), elles sont là pour aider et vous soutenir dans vos démarches de création.
Par exemple, l’ARCE vous permet de bénéficier d’une exonération des cotisations sociales pendant un an.
Tous ces moyens de financement sont là pour vous aider à ouvrir votre société sereinement. Néanmoins, après cette étape, il ne faudra pas oublier de choisir le statut de votre entreprise !
Étape 5 : Choisir la forme juridique de son entreprise de vente de vêtements
La micro-entreprise : un régime simplifié mais limité
Si le statut de la micro-entreprise peut sembler séduisant, notamment en raison de son régime social et fiscal simplifié, il présente également des inconvénients.
En auto-entreprise, vous agissez en votre propre nom, c’est-à-dire en tant que personne physique. En clair, il n’y a pas de différence entre vous et votre entreprise. Les contrats sont signés en votre nom, et en cas de problème avec un client, vous êtes directement responsable.
Autre inconvénient, le bénéfice du régime simplifié de la micro-entreprise est conditionné au respect d’un seuil maximal de chiffre d’affaires. Dans votre cas, il est de 176 200 € pour l’achat-revente de marchandises. Ce seuil risque d’être vite dépassé avec l’ouverture d’un magasin de vêtements !
Enfin, un autre point important est l’impossibilité de déduire vos frais de fonctionnement des charges et impôt que vous payez. Qu'entend-on par-là ? Votre loyer, vos charges d’énergies, les achats pour votre micro-entreprise ou encore les salaires que vous versez ne peuvent être déduits de votre chiffre d’affaires. Autrement dit, cela signifie que vous payez des charges sociales sur ces dépenses.
Compte-tenu de ces éléments, la création d'une entreprise individuelle classique ou d'une société semble plus indiquée.
Créer une société : une solution souvent plus appropriée
Si vous optez pour une société, par exemple une SARL, EURL, SAS ou SASU, vous créerez alors une véritable entité. On dit que votre société est une personne morale : elle agit en son propre nom. Autre bonne nouvelle, l’absence de plafonds de chiffre d’affaires et la possibilité de déduire toutes vos charges, selon ce qu’elles vous coûtent réellement. Cela signifie que vous ne payez de cotisations sociales que sur votre propre rémunération et que vous ne payez d’impôt que sur votre vrai bénéfice (c’est-à-dire la somme d’argent qu’il vous reste une fois que vous avez déduit toutes vos charges).
Il existe de nombreuses formes de sociétés, mais les quatre plus communes sont la SASU, la SAS, l’EURL et la SARL.
Se lancer seul dans la création d’une société
Le choix de la forme juridique exacte de votre société est important puisqu’il va avoir des implications sur le mode de gouvernance, le régime fiscal et social applicable ainsi que sur le statut des dirigeants.
En vous lançant seul dans la création de votre société, c’est-à-dire en étant l’associé unique, vous avez le choix entre l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU).
Le mode de fonctionnement de l’EURL est prévu dans les détails par la loi, ce qui peut être très sécurisant juridiquement et simplifie la rédaction de vos statuts. En revanche, le gérant unique d’une EURL est affilié au régime de la Sécurité Sociale des Indépendants en tant que Travailleur Non Salarié (TNS), vous bénéficiez donc d’une couverture sociale minimale en échange de cotisations sociales moins élevées que pour un assimilé salarié (aux alentours de 40 % de votre rémunération). En EURL, vous êtes assujetti de base à l’impôt sur le revenu, qui fonctionne par tranches, de 0 % à 45 %.
De son côté, la SASU dispose d’un cadre plus souple laissant une marge de manœuvre importante aux actionnaires pour la rédaction des statuts. De plus, le président d’une SASU est affilié au régime plus protecteur des « assimilés salariés » qui lui offre une couverture sociale similaire à celle des salariés (à l’exception du chômage) en échange de cotisations sociales élevées (aux alentours de 60 % de votre rémunération). En SASU, vous payez par défaut l’impôt sur les sociétés, dont le taux normal est de 25 % avec un taux réduit de 15 % pour les 38 120 premiers euros de bénéfices si vous êtes une PME.
Les statuts d’une société fixent par écrit le mode de fonctionnement de l’entreprise : comment les décisions importantes sont prises, qui la dirige au quotidien, quelle est son activité, etc.
Se lancer à plusieurs dans la création d’une société
Si vous désirez vous lancer à plusieurs, alors vous aurez le choix entre la Société à Responsabilité Limitée (SARL) ou la Société par Actions Simplifiée (SAS). Elles représentent les formes dites pluripersonnelles de l’EURL et de la SASU. Cela signifie qu’elles fonctionnent sur la même base que leur version unipersonnelle, mais avec plusieurs associés à bord.
Notez cependant qu’en SARL, vous êtes cette fois assujetti de base à l’impôt sur les sociétés (IS) et non pas à l’impôt sur le revenu (IR) comme en EURL.
Une fois le statut juridique choisi, le capital social de la société constitué et les statuts rédigés, il reste à immatriculer l’entreprise au Registre du Commerce et des Société (RCS).
Vous n’êtes pas sûr de savoir comment procéder ? Pas d’inquiétude, les conseillers Simplitoo s’occupent de toutes vos démarches de création de société pour vous. De la rédaction des statuts à l’immatriculation finale de votre entreprise, votre dossier est pris en charge de A à Z par nos experts formalistes.
Étape 6 : Quelles réglementations respecter lorsque je démarre mon activité ?
Connaître les réglementations applicables
Pour exercer votre activité en toute légalité, vous devez respecter vos obligations réglementaires. Lesquelles ? On fait le point ensemble.
En ouvrant une boutique de vente de vêtements, l’agencement de votre magasin devra respecter la réglementation relative aux « établissements recevant du public » - ERP c’est-à-dire :
Garantir l’accessibilité au public afin d’être en mesure d’accueillir les personnes à mobilité réduite
Lister les consignes de sécurité et les sorties de secours (par exemple sur un panneau d’affichage)
Permettre de prévenir les incendies en plaçant des extincteurs et un système de sécurité incendie à un emplacement visible de tous
Enfin, l'affichage des prix dans la boutique doit être visible par votre clientèle et respecter les réglementations en vigueur.
Pour créer une ambiance agréable dans votre boutique pour vos clients, vous serez sans doute amené à diffuser de la musique. Si c’est le cas, vous devrez verser une cotisation annuelle auprès de la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique).
Nos conseils pour réussir le lancement de votre magasin de vêtements
Le premier conseil que l’on peut vous donner est bien entendu de faire preuve d’originalité. Observez vos concurrents pour voir les services qu’ils ne proposent pas et que vous seriez en mesure de soumettre ! Vous pourriez, par exemple, organiser des événements. Créer un vide-dressing ? Organiser des ventes privées pour fidéliser vos clients ? Louer un emplacement sur un marché de Noël local pour faire découvrir votre collection ?
Pourquoi ne pas envisager de développer des partenariats avec des marques ou avec des jeunes créateurs de vêtements ? Vous attirerez une nouvelle forme de clientèle !
Notez que la vente en ligne s’est considérablement développée. Vos clients sont peut-être demandeurs de services comme le click and collect ou la livraison à domicile. Pensez-y ! Les réseaux sociaux sont aussi très importants pour faire connaître votre marque et vous pouvez par exemple créer un compte Instagram pour relayer les nouvelles arrivées dans votre boutique et réaliser des stories où vous ou vos clients portent les vêtements acquis !
Vous avez maintenant toutes les informations pour ouvrir votre propre magasin de vêtement ! Besoin d’aide dans vos formalités administratives ? Simplitoo vous accompagne dans votre projet, du choix de la forme juridique de votre société à son immatriculation. Nos conseillers vous apportent leur aide personnalisée jusqu’à l’obtention de votre extrait Kbis.