Calcul rentabilité : mode d’emploi
Entrepreneur, vous voulez assurer la viabilité de votre projet sur le long terme ? Le calcul du seuil de rentabilité est essentiel pour mettre toutes les chances de votre côté. Ce seuil correspond simplement au montant de chiffre d’affaires nécessaire pour couvrir la totalité de vos charges. Au-delà, votre entreprise commence à générer des bénéfices ! Simplitoo vous explique comment réaliser ce calcul pas-à-pas.
La rentabilité : comprendre sa définition
La rentabilité est un indicateur indispensable pour votre entreprise. Pourquoi ? Elle vous permet d’examiner la performance et la production de votre activité.
De manière plus technique, on dira que la rentabilité correspond au montant minimum de chiffre d’affaires annuel hors taxes que votre entreprise doit réaliser pour être rentable. On parle alors d’un seuil de rentabilité prévisionnel à atteindre.
Pour que votre entreprise soit rentable, il faut que votre chiffre d’affaires annuel soit supérieur à votre seuil de rentabilité. Dans ce cas, vous réalisez un bénéfice car votre marge est supérieure à la totalité de vos charges professionnelles.
Mais il existe aussi d’autres situations possibles en fonction du niveau du seuil :
Votre chiffre d'affaires est égal à votre seuil de rentabilité. Vous n’avez donc ni bénéfice ni perte !
Votre chiffre d’affaires est inférieur à vos coûts fixes. Vous réalisez donc des pertes car votre entreprise ne réussit pas à couvrir les charges engendrées !
Le niveau de votre seuil de rentabilité permet de détecter les faiblesses de votre entreprise. Grâce à vos analyses, vous pouvez être amené à modifier son modèle économique (business model en anglais) et vos prix de vente.
Calcul du seuil de rentabilité : la méthode complète
Pour calculer la rentabilité de votre entreprise, vous allez devoir passer par quatre étapes précises. Notez que tous les montants sont indiqués en hors taxes. Suivez le mode d’emploi !
Étape 1 : différencier les charges fixes des charges variables
Vos bénéfices doivent couvrir l’ensemble des charges professionnelles pour que votre activité soit rentable. Si le niveau de votre seuil de rentabilité est inférieur à ces dépenses, votre entreprise sera malheureusement en perte. Rien de plus logique !
La première étape avant de vous lancer dans des calculs est donc de différencier les charges fixes des charges variables. Quelles sont leurs différences ? On vous explique !
Les charges fixes sont des charges qui ne changent jamais. Elles sont là tous les mois et ne dépendent pas de votre activité. Ce sont les loyers ou les salaires par exemple.
Les charges variables sont les charges qui dépendent de votre chiffre d’affaires. Plus vous aurez un chiffre d’affaires élevé et plus vos charges variables le seront. Ce sont les factures d’électricité ou encore les frais de transports de marchandises par exemple.
Pour en savoir plus : Comment différencier les charges fixes des charges variables ?
Étape 2 : obtenir la marge sur coût variable de son entreprise
La marge sur coût variable est un élément nécessaire au calcul de votre rentabilité. À quoi correspond-elle ? À la différence entre votre chiffre d’affaires (CA) et vos coûts variables (CV). Elle représente la somme d’argent à disposition pour payer vos charges fixes (CF) : c’est votre marge sur coût variable (MCV).
Vous obtiendrez alors la formule de calcul suivante :
Marge sur coût variable (MCV) = chiffre d’affaires (CA) - charges variables (CV)
Coline possède une entreprise de prêt-à-porter ayant un chiffre d’affaires de 10 000 euros annuels. Ses charges variables s’élèvent à 2 000 euros et ses charges fixes à 3 000 euros. Pour calculer sa marge sur coût variable, elle devra effectuer ce calcul-ci :
10 000 €– 2 000 € = 8 000 €
La marge sur coût variable de son entreprise s’élèvera donc à hauteur de 8 000 €.
Étape 3 : calculer le taux de marge sur coût variable
Votre marge sur coût variable est définie ? Il faut maintenant obtenir son taux pour analyser la rentabilité de votre entreprise.
Vous devez donc diviser la marge sur coût variable (MCV) obtenue par le montant de votre chiffre d’affaires en multipliant le tout par 100. Pas de panique, il s’agit du simple calcul suivant :
Taux de marge sur coût variable (TMCV) = marge sur coût variable (MCV) / chiffre d’affaires (CA)
Reprenons le cas de Coline. La marge sur coût variable de son entreprise est de 8 000 euros annuels. Pour obtenir le taux de sa marge sur coût variable, elle devra donc réaliser le calcul suivant :
8 000 € / 10 000 € = 0,80 de taux de marge sur coût variable (soit 80 %).
Étape 4 : calcul du seuil de rentabilité
Une fois votre taux de marge sur coût variable établi, vous pourrez calculer votre seuil de rentabilité prévisionnel. Le résultat vous permettra de prévoir le volume de ventes nécessaires pour couvrir l’intégralité de vos charges.
Vous allez devoir calculer votre seuil de rentabilité de la façon suivante :
Seuil de rentabilité (SR) = charges fixes annuelles (CF) / taux de marge sur coût variable (TMCV)
Grâce au résultat, vous pouvez déterminer quel volume de produits ou services vendre, éventuellement ajuster leur prix de vente et vous projeter dans le futur avec l’esprit clair.
Poursuivons avec Coline, ses charges fixes s’élevant à 3 000 euros, elle devra calculer son seuil de rentabilité comme suit :
3 000 € / 0,80 = 3 750 €
Son activité de prêt-à-porter sera donc rentable à partir de 3 750 €.
Calcul du seuil de rentabilité : l’alternative simple
Plus facile encore, vous pouvez éviter les 4 étapes de calcul basées sur les charges professionnelles. Il existe en effet une autre méthode basée sur le chiffre d’affaires enregistré au long de votre exercice comptable (une année).
Cette fois, le calcul se base sur le principe suivant : votre marge sur coût variable (MCV) est suffisante pour couvrir vos charges fixes.
La première étape est de déterminer votre marge sur coût variable. Il vous suffit dès lors de soustraire vos charges variables de votre chiffre d’affaires annuel hors taxes :
Chiffre d’affaires annuel (CA) - charges variables (CV) = marge sur coût variable (MCV)
Comme on le disait, vous obtenez votre seuil de rentabilité prévisionnel lorsque votre marge sur coût variable couvre vos charges fixes :
Marge sur coût variable (MCV) - charges fixes (CF) = 0
Cette méthode, bien que plus rapide, est néanmoins limitée dans son résultat. Nous vous recommandons de calculer votre seuil de rentabilité avec la formule complète.
Le calcul du point mort : un indicateur de durée
Calculer le point mort prévisionnel de son entreprise, c’est déterminer le nombre de jours au bout desquels elle deviendra rentable. À la différence du seuil de rentabilité qui est un chiffre d’affaires et qui est donc exprimé en euros, le point mort est déterminé en nombre de jours.
La formule pour obtenir cet indicateur est la suivante :
Point mort = ( seuil de rentabilité / chiffre d’affaires annuel ) x 365 jours
Dans notre exemple précédent, Coline possédait un chiffre d’affaires de 10 000 euros et un seuil de rentabilité de 3 750 euros. Pour calculer son point mort, elle doit appliquer la formule suivante :
( 3 750 / 10 000 ) x 365 = 137 jours (arrondi à l’entier supérieur).
Résultat : son entreprise sera rentable au bout du 137ème jour d’activité.
Quatre astuces pour optimiser la rentabilité de votre entreprise
1 - Contrôler votre gestion d’entreprise
La création et la gestion d’une entreprise requièrent de la rigueur comptable ! Alors pour que votre entreprise soit la plus rentable possible, vous devrez assurer le suivi et l’analyse d’indicateurs bien précis dans votre comptabilité :
La trésorerie : les sommes à disposition immédiate de l’entreprise
Le prix de revient (ou coût de revient) de votre entreprise. Il reprend l'intégralité des coûts nécessaires pour la production d’un produit ou service, dont les charges directes (ex. achat de marchandises) et indirectes (ex. véhicule utilitaire). Son intérêt principal ? Déterminer vos prix de vente hors taxes et vous dégager une marge commerciale.
Le besoin en fonds de roulement : l’intégralité des ressources de l’entreprise à moyen et long terme
La marge commerciale ou marge brute : le prix de vente, duquel on soustrait le prix d’achat (coût des marchandises, frais de transport, etc.).
Lors de la création de votre entreprise, pensez à intégrer ces éléments comptables dans un plan de financement. Ce prévisionnel financier permettra d’assurer la rentabilité de votre projet et d’avoir une vue précise sur votre gestion comptable.
Si vous êtes en phase de construction de votre projet entrepreneurial, pensez à intégrer votre analyse financière au sein d’un business plan.
2 - Décliner le calcul du point mort
Pour anticiper vos frais et rester alerte quant à votre production, vous pouvez réaliser le calcul de votre point mort en le déclinant par trimestre ou encore par mois.
Si vous voulez obtenir votre point mort par mois, il faudra alors multiplier le quotient de votre seuil de rentabilité et de votre chiffre d’affaires par 12 !
3 - Penser aux imprévus
Afin de ne jamais être pris de court, n’oubliez pas qu’un imprévu peut arriver à tout moment. Qu'entend-t-on par-là ? Cela peut se traduire par le versement d’indemnités lors du départ d’un employé, le rachat d’un matériel détérioré ou cassé. Il faut prendre en compte ces variables dans votre comptabilité afin de ne pas perdre en productivité !
4 - Fidéliser ses clients
En fidélisant vos clients, vous consolidez vos parts de marché et pouvez donc accroître votre activité ! Analysez les comportements de votre clientèle, construisez une relation privilégiée et organisez ainsi une expérience client irréprochable. Une étude de marché est toujours de mise pour analyser votre clientèle cible, mais aussi les entreprises concurrentes !
Vous voilà maintenant capable de calculer la rentabilité de votre projet de création d’entreprise. Il ne vous reste plus qu’à vous lancer ! Besoin d’aide dans les démarches de création ? Les experts Simplitoo seront ravis de vous aider à lancer votre société, le tout 100 % en ligne sans paperasse. N’hésitez pas à nous contacter !