Chauffeur VTC et taxi : quelles différences ?
Les VTC et les taxis conduisent tous deux leurs clients d’un point A à un point B à bord de leur véhicule. Métiers a priori similaires, ils comportent pourtant de grandes différences. Ces deux professions ne sont en effet pas soumises à la même réglementation. Vous souhaitez devenir chauffeur à votre compte, mais hésitez entre ces deux formules ? Voici ce qu’il faut savoir.
Chauffeur VTC et taxi : les points communs
Des prérequis similaires
Pour garantir la sécurité de leurs passagers, les chauffeurs VTC (Véhicule de Transport ou Véhicule de Tourisme avec Chauffeur), comme les taxis doivent :
Avoir un permis B depuis 3 ans ou plus (2 ans suffisent si vous avez fait de la conduite accompagnée)
Avoir un casier judiciaire (volet B2) vierge de tout délit engendrant une perte de la moitié des points du permis, de délit de conduite sans permis ou de condamnation à 6 mois de prison ou plus
Obtenir un avis médical certifiant votre aptitude physique à la conduite. La liste des médecins agréés est disponible sur le site de la préfecture de votre département.
Souscrire une responsabilité civile professionnelle avant de créer votre entreprise : celle-ci vous couvre en cas de dommage, matériel ou physique, causé à un tiers dans l’exercice de votre activité. Lors d’un contrôle, vous devez ainsi être en mesure de présenter une attestation d’assurance RC Professionnelle.
Les chauffeurs de taxi ont une obligation supplémentaire. Ils doivent en avoir passé un brevet de secourisme (stage PSC1), 2 ans maximum avant le début de leurs démarches de création.
Les qualités indispensables
Taxi ou chauffeur VTC, ces professionnels passent leurs journées sur la route, au contact des clients et des autres automobilistes.
Patience, calme et courtoisie sont de rigueur en toutes circonstances, notamment quand les conditions de circulation sont difficiles ou que vos nerfs sont mis à rude épreuve face aux incivilités des autres conducteurs. Les passagers apprécieront en effet une atmosphère sereine à bord du véhicule.
Vous veillerez à la sécurité de tous et devrez donc parfaitement maîtriser le code de la route et la réglementation du transport routier.
Le chauffeur de taxi / VTC devra également se rendre disponible et sera susceptible de travailler à des horaires atypiques, la nuit, le week-end ou les jours fériés.
Il veillera enfin à se maintenir en bonne condition physique : la position assise prolongée et la répétition de certains gestes peuvent engendrer des douleurs posturales.
Chauffeur VTC et taxi : une réglementation différente
Taxi : le « monopole de la maraude »
Les taxis ont le droit de stationner et circuler librement sur la voie publique. Ils peuvent ainsi être hélés par leurs clients et les prendre à la volée. Cette liberté leur permet de se positionner dans les lieux stratégiques comme les quartiers d’affaires ou les zones où les hôtels sont nombreux.
Ils bénéficient également de conditions de stationnement et de circulation dérogatoires. Ils disposent ainsi de places réservées aux abords des gares et des aéroports et peuvent circuler sur les voies de bus (contrairement aux chauffeurs VTC).
Le taxi facture ses clients au compteur grâce à un taximètre, placé en évidence sur le tableau de bord et actionné dès que le passager monte à bord du véhicule. Ce tarif comprend la prise en charge du client, le nombre de kilomètres parcourus, ainsi que le temps passé. Le client ne connaît donc pas le coût à l’avance.
Au prix de la course, peuvent notamment s’ajouter :
Le coût de la réservation si le client a commandé le taxi (qu’on appelle « frais d’approche » pour aller chercher le client)
Des frais liés à la présence de bagages ou de passagers supplémentaires
Une majoration en cas de retour à vide (sans clients).
Les tarifs des taxis sont toutefois réglementés. La tarification maximale est mise à jour chaque année par arrêté.
Chauffeur VTC : une réservation obligatoire
Contrairement aux taxis, les chauffeurs VTC ne peuvent pas circuler là où ils veulent, à la recherche de clients. Leurs courses sont obligatoirement réservées à l’avance. Les passagers doivent donc préalablement les contacter, convenir d’un rendez-vous (heure et lieu) et indiquer l’endroit où ils souhaitent être déposés. Les VTC peuvent néanmoins stationner près d’une gare ou d’un aéroport, mais uniquement dans l’attente d’un client ayant réservé. Ce stationnement ne peut excéder 1 heure.
Sitôt sa course terminée et à moins qu’il n’ait un autre client à récupérer, le chauffeur VTC doit retourner à l’adresse de domiciliation de son entreprise ou stationner hors de la chaussée (dans un parc de stationnement ou un garage par exemple).
La réservation engendre automatiquement le calcul du coût de la course. Le client sait donc combien il va devoir payer avant de monter dans le véhicule. Le chauffeur VTC ne peut pas demander de supplément une fois la course terminée. Notez également que contrairement aux taxis, les tarifs des chauffeurs VTC ne sont pas réglementés. Pour cette raison, le salaire des chauffeurs VTC est très variable.
Historiquement, la profession de chauffeur VTC avait été créée pour une clientèle haut de gamme. On parlait alors de prestations de « grande remise ». Aujourd’hui, ce mode de transport est accessible à tous mais continue de fournir des prestations plus qualitatives que les taxis. Le VTC peut ainsi proposer à bord de son véhicule un chargeur de téléphone, des boissons, une connexion Wi-Fi, de l’eau ou encore la presse.
Un chauffeur VTC indépendant peut trouver ses clients via des plateformes spécialisées. Vous restez libre de choisir vos courses mais devrez dans ce cas verser une commission à la plateforme pour chaque course effectuée. C’est par exemple le cas lorsque vous devenez chauffeur Uber.
Un taxi indépendant peut, s’il le souhaite, compléter son activité en effectuant des courses en tant que VTC. En revanche, un VTC ne peut pas exercer en tant que taxi.
Chauffeur VTC et taxi : des conditions d’accès spécifiques
Taxi : des démarches coûteuses
Les conducteurs de taxis bénéficient certes d’un statut dérogatoire, voire avantageux, mais les formalités d’accès à la profession sont plus longues et plus coûteuses que pour un chauffeur VTC.
Première étape : obtenir la carte professionnelle en passant le Certificat de Capacité Professionnelle de Chauffeur de Taxi (CCPCT). Cet examen est organisé par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) et comptez 195 € pour passer ces épreuves.
Cette carte professionnelle vous donne droit d’exercer en tant que conducteur de taxi, uniquement dans votre département. Pour élargir votre périmètre d’exercice, vous devrez passer un examen supplémentaire et faire une demande de mobilité via un formulaire en ligne sur le site de votre préfecture. Cette carte est valable 5 ans et vous devrez en faire la demande de renouvellement.
Une fois votre carte en poche, vous devrez ensuite obtenir la licence d’Autorisation de Stationnement (ADS). Celle-ci est également valable 5 ans, avec renouvellement possible. Il existe 3 façons de l’obtenir, et pas besoin de passer des épreuves d’examen pour cela :
Obtenir une licence gratuite : vous devez alors vous inscrire sur une liste d’attente auprès de votre mairie (ou auprès de la Préfecture de police si vous exercez à Paris). Cette solution a l’avantage de réduire les coûts mais les délais d’obtention peuvent être très longs.
Acheter une licence ADS à un chauffeur de taxi qui vend la sienne : la cession d’une licence coûte entre 30 000 € et 300 000 € selon les villes.
Louer une licence auprès d'une entreprise spécialisée. Vous lui verserez alors une redevance mensuelle. À Paris, comptez en moyenne 3 500 € par mois.
Vous le voyez, à moins d’obtenir une licence gratuite, devenir conducteur de taxi demande un investissement de départ très conséquent.
Pour aller plus loin : Comment devenir chauffeur de taxi ?
Chauffeur VTC : des obligations allégées
Le chauffeur VTC doit lui aussi obtenir une carte professionnelle, également appelée licence ou carte VTC. Ce document est obligatoire pour démarrer votre activité de chauffeur.
Pour obtenir cette carte, vous avez 2 options :
Passer l’examen VTC organisé par les Chambres de Métiers de l’Artisanat (CMA). Le prix s’élève en moyenne à 200 €. Vous pouvez suivre une formation en ligne ou non pour vous préparer à cette épreuve d’examen.
Faire une demande d’équivalence si vous avez une expérience dans le transport de personnes (chauffeur de bus, ambulancier, chauffeur de taxi, etc.).
Cette carte est valable 5 ans, avec renouvellement possible.
Une fois votre entreprise créée, vous devrez également procéder à votre inscription au registre national des exploitants de VTC. Cette inscription coûte environ 170 € et doit être renouvelée tous les 5 ans, après avoir suivi un stage de formation continue VTC.
Vous pourrez ensuite débuter votre activité.
Pour aller plus loin : Comment devenir chauffeur VTC ?
VTC et taxi : les caractéristiques du véhicule
La réglementation concernant le véhicule diffère pour les VTC et les taxis.
Le conducteur de taxi devra obligatoirement s'assurer que son véhicule possède :
9 places assises maximum (en comptant la place du conducteur)
Une plaque visible de l’extérieur sur laquelle seront mentionnés votre numéro de licence et le ou les départements où vous êtes autorisé à exercer votre métier
Un rectangle lumineux sur le toit, qui indiquera la mention TAXI et le nom de la commune où vous exercez.
Un taximètre et une imprimante reliée au compteur pour remettre une facture à votre client.
Un terminal de paiement électronique afin d’encaisser les règlements.
Le véhicule VTC est considéré comme un véhicule haut de gamme. Au-delà d’une propreté et d’un confort irréprochables, il devra avoir les caractéristiques suivantes :
Compter entre 4 et 9 places, chauffeur compris
Avoir au moins 4 portes
Avoir moins de 6 ans, sauf si elle est catégorisée comme voiture de collection
Disposer d’une puissance nette moteur supérieure ou égale à 84 kW
Avoir des dimensions minimums de 4,5 m de longueur sur 1,7 m de largeur
Le chauffeur VTC doit obligatoirement afficher un macaron réglementé à l’avant et à l’arrière de son véhicule. Cette vignette indique le numéro d'inscription de l'entreprise au registre des VTC et le numéro d'immatriculation du véhicule. Afin de ne pas être confondu avec un conducteur de taxi, le chauffeur VTC a interdiction d'utiliser un dispositif extérieur lumineux.
Notez enfin que taxi et VTC ont tous deux l’obligation de faire passer un contrôle technique tous les ans à leur véhicule.
Chauffeur VTC ou taxi : quel statut choisir ?
Ces deux professionnels sont libres de choisir leur statut juridique pour lancer leur activité d’indépendant.
Première option : l’entreprise individuelle (EI). Cette forme juridique permet de bénéficier de formalités de création et de gestion allégées. L’entrepreneur individuel pourra également se tourner vers :
Le régime de la micro-entreprise dès lors que son chiffre d’affaires annuel est inférieur à 72 600 €.
L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) afin de protéger son patrimoine personnel.
Seconde option : créer une société. Les formalités constitutives sont certes plus lourdes mais la SASU et l’EURL ont l’avantage de limiter la responsabilité du dirigeant au montant de ses apports au capital social.
Le choix de votre statut pour devenir chauffeur VTC ou taxi est une étape essentielle dans votre projet. Il aura en effet des conséquences sur votre couverture sociale, votre responsabilité, votre régime fiscal ou encore vos obligations comptables.
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