Comment ouvrir un salon de coiffure ?
Vous êtes passionné de coiffure et souhaitez passer le cap et vous lancer à votre compte ? Ouvrir son propre salon est un projet accessible à tout entrepreneur motivé ! Mais pour mettre toutes les chances de votre côté, il est essentiel de bien préparer votre projet : conditions, réglementation et démarches obligatoires, voici tout ce qu’il faut savoir pour ouvrir un salon de coiffure.
Qui peut ouvrir un salon de coiffure ?
Le métier de coiffeur une profession réglementée. Cela signifie que vous devez détenir un diplôme reconnu par l’État pour pouvoir exercer dans un salon de coiffure.
Ainsi, vous devez être titulaire d’un des diplômes suivants :
Brevet Professionnel (BP) coiffure
Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) coiffure
Brevet des Techniciens Supérieurs (BTS) métiers de la coiffure
Brevet de Maîtrise (BM) coiffure
Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) responsable de salon de coiffure
Réaliser une formation et être diplômé n’est donc pas une option mais une véritable obligation pour devenir coiffeur.
Vous pouvez ouvrir un salon de coiffure sans être vous-même coiffeur diplômé. Dans ce cas, vous aurez juste un rôle de gestionnaire d’entreprise. Dès lors que vous n’avez pas fait de formation et que vous ne détenez pas de diplôme professionnel, vous ne pourrez pas vous occuper des cheveux de vos clients.
Ouvrir un salon de coiffure : la réglementation à respecter
Grille tarifaire
Les tarifs de vos prestations doivent être affichés à la fois à l’intérieur de votre salon de coiffure (notamment à la caisse) mais aussi à l’extérieur de votre établissement.
Notez que l’ensemble de vos prix doivent être affichés en toutes taxes comprises (TTC) sur chacun de vos supports.
De plus, si votre salon de coiffure est mixte, vous avez l’obligation de mentionner un minimum de 20 prestations, soit 10 tarifs pour les femmes et 10 tarifs pour les hommes. Pour un établissement non mixte, seules doit 10 prestations doivent être indiquées, avec là aussi les tarifs TTC.
Générer des factures
Après chaque prestation de coiffure d'un montant supérieur ou égal à 25 € TTC, vous avez l’obligation de générer un ticket de facturation (ou « note ») pour vos clients. Ils sont libres de le prendre ou non.
Ces factures doivent indiquer :
Les prestations effectuées : coupe, brushing, lissage, couleur, balayage, etc.
Le prix : à la fois en hors taxe (HT) et en toutes taxes comprises (TTC)
Le nom du client
La date de la prestation
Le nom et l’adresse de votre salon de coiffure
Votre entreprise est tenue de conserver le double de ces tickets pendant 2 ans minimum.
Les normes d’accessibilité et de sécurité pour votre local
Les salons de coiffure sont des Établissements Recevant du Public (ERP). À ce titre, ils sont soumis à une réglementation précise.
Votre salon doit ainsi être parfaitement entretenu et aménagé, de façon à ne pas mettre en danger les salariés et les clients. Toutes les arrivées d’eau, prises électriques ainsi que les meubles doivent être en bon état et conforme aux normes de sécurité du bâtiment.
De plus, vous devez respecter la réglementation relative au risque incendie :
Affichage d’un plan du bâtiment avec l’indication des issues de secours
Présence d’un ou plusieurs extincteurs dans votre salon de coiffure
Vous devez enfin respecter les normes d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite. Une personne en situation de handicap (en fauteuil roulant par exemple) doit pouvoir accéder à votre salon. L’installation d’une rampe d’accès peut ainsi s’avérer nécessaire selon la configuration de votre salon.
Diffuser de la musique
Rares sont les salons de coiffure qui ne diffusent pas de musique ! Pour être dans les règles et faire profiter vos clients d’une musique d’ambiance, vous avez l’obligation de contacter la SACEM au moins 15 jours avant d'ouvrir de votre salon. Vous devrez alors remplir un formulaire de demande pour obtenir l’autorisation d’utiliser le répertoire SACEM (français et international).
En contrepartie, vous devrez régler une redevance annuelle. Votre contrat est renouvelé tacitement chaque année.
Le tarif annuel de la SACEM dépend du mode de sonorisation, du nombre de salariés dans votre entreprise et du nombre de salons de coiffure que vous avez. Si vous faites votre demande d’autorisation avant d’avoir votre matériel de sonorisation, vous pouvez bénéficier d’une réduction de 20 % sur votre première redevance.
Utilisation de l'acide thioglycolique et de ses dérivés
Pour friser, défriser ou onduler les cheveux, le coiffeur peut être amené à utiliser des produits contenant de l’acide thioglycolique ainsi que des sels et esters. L’utilisation de ces substances est strictement encadrée par la loi.
Ainsi, seuls les détenteurs d’un brevet professionnel ou du brevet de maîtrise de la coiffure (ou un titre équivalent homologué) sont autorisés à manipuler ce type de produits sur ses clients.
Ouvrir un salon de coiffure : les 5 étapes à ne pas manquer
Étape 1 : faire un business plan
Il est fortement conseillé de réaliser un business plan avant d’entamer la création de votre salon de coiffure et développer votre activité. Ce document incontournable vous permettra de vérifier la rentabilité de votre future entreprise.
Au sein de ce business plan, vous allez notamment pouvoir établir un plan de financement à 3 ans. Il vous permettra de chiffrer :
Les besoins financiers nécessaires au démarrage de votre activité de coiffure
Les ressources financières à votre disposition
Vos projections sur 3 ans
De manière plus globale, rédiger un business plan sera également l’occasion de :
Définir une stratégie commerciale et de communication pour votre entreprise
Situer votre salon de coiffure par rapport au marché et la concurrence
Créer votre business model, pour notamment fixer vos prix de vente et évaluer votre chiffre d’affaires
Si vous décidez d’ouvrir un salon de coiffure en réseau de franchise, vous devrez également prévoir des frais de droits d’entrée, ainsi que le paiement d’une redevance.
Étape 2 : choisir la forme juridique adaptée
SAS, EURL, entreprise individuelle, vous hésitez ? C’est normal ! Le choix de votre statut juridique est une étape clé lorsque l’on crée une société. Il déterminera notamment votre régime social (TNS ou assimilé salarié), votre rémunération en tant que dirigeant ou encore votre mode d’imposition. Ce choix est donc crucial pour le lancement de votre salon de coiffure !
Vous vous lancez seul comme entrepreneur ? Dans ce cas, les deux principales formes de sociétés à associé unique sont :
l'Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) : grâce à cette forme juridique, vous bénéficiez d’une structure clé en main avec une grande sécurité juridique. Ses modalités de fonctionnement sont en grande partie prévues par la loi. Vous aurez le statut de travailleur non salarié (TNS) et vos bénéfices seront par défaut soumis à l’impôt sur le revenu (IR).
la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) : vous disposez ici d’une plus grande liberté pour rédiger vos statuts d’entreprise. Vous aurez le statut d’assimilé-salarié. Les bénéfices de votre salon de coiffure seront imposés par défaut à l’impôt sur les sociétés (IS).
Pour plus de détails sur votre choix de société : Comment choisir entre la SASU et l’EURL ?
Si vous décidez de vous lancer à plusieurs associés, les deux choix principaux sont la SARL (Société à Responsabilité Limitée) et la SAS (Société par Actions simplifiée).
Vous débutez seul mais pensez-vous vous associer en cours de route ? C’est alors très simple : vous pouvez transformer une EURL en SARL, et une SASU en SAS (et inversement).
Vous le voyez, le choix de votre forme juridique est tout sauf anodin ! Les experts Simplitoo peuvent vous guider dans cette décision stratégique grâce à une étude personnalisée de votre projet. Se faire accompagner est le moyen idéal pour bien choisir !
Étape 3 : trouver votre futur local
Plusieurs solutions s’offrent à vous pour choisir le local commercial de votre futur salon de coiffure :
Rechercher un local dans des zones qui favoriseront le trafic au sein de votre salon : zone commerciale, rue passante, etc.
Rechercher un local dans une zone peu fréquentée, dans laquelle peu de coiffeurs sont installés : petite commune, campagne, etc.
Avant la création de votre entreprise, vous devez également évaluer le coût des éventuels travaux de votre futur salon, notamment si vous ne rachetez pas le fonds de commerce d’un ancien salon de coiffure :
Mise aux normes des alimentations en eau pour faire fonctionner les bacs à shampoings
Ajout de prises électriques à chaque tablette de coiffage pour favoriser le quotidien de vos coiffeurs
Travaux de décoration pour personnaliser les lieux et en faire un véritable salon de beauté
Réaménagement des espaces, notamment pour respecter les normes d’aménagement pour les personnes à mobilité réduite
Ces travaux s’ajouteront à votre budget initial comprenant l’achat de petit matériel : sèche-cheveux, brosses, tondeuses, ciseaux, serviettes, peignoirs, lisseurs, produits tels que les shampoings, soins, etc.
Plutôt que d’acheter votre local commercial, vous pouvez dans un premier temps opter pour la location et donc la signature d’un bail commercial afin de vérifier que votre business marche. D’une durée minimale de 9 ans, ce contrat peut toutefois être résilié à la fin de chaque période triennale.
Étape 4 : trouver des solutions de financement
Nous l’avons vu, ouvrir un salon de coiffure nécessite un investissement financier conséquent. Vous disposez de plusieurs solutions pour réunir les fonds nécessaires à la gestion de votre business :
Faire un emprunt bancaire : votre business plan à l’appui, vous pouvez dans un premier temps présenter votre projet à des banquiers.
Faire appel à des investisseurs : vous pouvez solliciter vos proches (love money) ou passer par des plateformes de crowdfunding. Le financement participatif a le vent en poupe ces dernières années. Profitez-en !
Solliciter un micro-crédit, notamment si les établissements bancaires refusent de vous prêter de l’argent. Les montants de ces prêts sont généralement compris entre 300 et 5 000 €, sur une durée courant de 6 mois à 5 ans.
Il existe également de nombreuses aides à la création d’entreprise. Renseignez-vous, vous êtes peut-être éligible pour lancer votre activité !
Étape 5 : Procéder aux formalités de création d’entreprise
Une fois votre projet finalisé, il sera temps de procéder aux formalités de création de votre entreprise. Pour cela, vous devrez notamment :
Rédiger les statuts de votre société
Constituer et déposer son capital social
Remplir le formulaire M0
Publier une annonce légale
Déposer votre dossier au CFE, accompagné de tous les justificatifs
Un salon de coiffure exerce principalement une activité artisanale. Néanmoins, si vous vendez des produits de beauté par exemple, vous aurez également le statut de commerçant. Vous devrez donc immatriculer votre salon de coiffure au Répertoire des Métiers (RM) et au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).
Artisan-commerçant, vous avez donc deux CFE :
Pour une activité d’achat et revente de marchandises : la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI)
Pour une activité artisanale : la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA)
Une fois votre dossier examiné et validé, vous obtiendrez votre extrait Kbis. Ce document en poche, vous pourrez enfin débuter votre activité !
Vous connaissez désormais toutes les ficelles pour ouvrir votre salon de coiffure et passer le cap de l’entrepreneuriat ! Pour un parcours sans faute, vous avez tout intérêt à vous faire accompagner dans vos démarches de création. Les experts Simplitoo sont à votre écoute pour effectuer l’ensemble de ces formalités à votre place. Contactez-nous dès maintenant !