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Quel est le meilleur statut juridique pour un salon de coiffure ?

27-06-2022
6 minutes

Vous avez pour projet d’ouvrir votre salon de coiffure ? Le choix de sa forme juridique figure parmi les étapes incontournables avant de vous lancer. Entreprise individuelle ou société, comment choisir la forme d’entreprise qu’il vous faut ? On fait le point sur les différents statuts juridiques et les formalités pour créer un salon de coiffure !

Qu’est-ce que le statut juridique d’une entreprise ? 

Le statut juridique (ou forme juridique) détermine l’organisation et les règles de fonctionnement de votre société. Faire le bon choix est donc essentiel pour ouvrir votre salon de coiffure car cela aura un impact sur sa gouvernance, le montant de vos cotisations sociales, votre protection sociale, etc., en d’autres termes sur le cadre légal de votre activité. 

Plus précisément, vous devrez prendre en compte les critères suivants : 

  • Le nombre d’associés : allez-vous ouvrir ce salon de coiffure seul ou à plusieurs ?  

  • Le capital social minimum : quel montant êtes-vous en mesure d’investir ? 

  • Les règles de fonctionnement : souhaitez-vous opter pour une forme juridique clé en main ou plutôt flexible et personnalisable ? 

  • Les modalités de prise de décisions : quel type de gouvernance souhaitez-vous pour votre société ? 

  • Le statut de conjoint collaborateur : il est possible uniquement en EURL et en SARL. 

  • Le régime fiscal de votre salon de coiffure : l’imposition par défaut (impôt sur les revenus ou sur les sociétés) n’est pas le même selon les formes juridiques. 

  • La protection sociale du dirigeant : selon votre structure juridique, vous aurez le statut de travailleur non-salarié ou d’assimilé salarié. Ces deux régimes sociaux comptent de nombreuses différences en termes de couverture sociale. 

Vous l’avez compris, le choix du statut juridique de votre salon de coiffure est une étape clé dans votre processus de création. 

 

L’entreprise individuelle (EI) pour ouvrir un salon de coiffure 

Pour se lancer rapidement en solo 

L’entreprise individuelle est un statut juridique qui vous permet d’exercer en votre nom propre. En d’autres termes, vous ne formez qu’un avec votre entreprise. Vous n’avez donc pas besoin de créer une personne morale. Les formalités de création et de gestion en EI sont donc facilitées. 

Puisque l’entreprise individuelle n’est pas une société, vous n'avez pas à rédiger de statuts. Vous ne déposez pas non plus de capital social. 

Vous êtes travailleur non-salarié et à ce titre êtes rattaché à la sécurité sociale des indépendants (SSI), aujourd’hui intégrée au régime général. 

Par défaut, les bénéfices de l’entreprise individuelle sont soumis à l’impôt sur le revenu (IR). Ils sont donc considérés comme vos revenus personnels dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). 

Bon à savoir

Il est possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS) lors de la création de votre salon de coiffure. Pour cela, vous devez contacter le service des impôts des entreprises (SIE). 

 

Les obligations comptables de l’entreprise individuelle sont quant à elles assez réduites. Il vous sera simplement demandé de tenir un grand livre, un livre journal et un inventaire. 

Les entreprises individuelles sont plus souvent plébiscitées par les entrepreneurs souhaitant lancer leur activité de coiffeur à domicile. Cette forme juridique n’est en effet pas adaptée aux projets de plus grande envergure. 

Pour aller plus loin : Les inconvénients de l’entreprise individuelle 

L’option pour le régime micro-entreprise  

L’entrepreneur individuel qui ouvre un salon de coiffure a en théorie la possibilité d’opter pour le régime de la micro-entreprise (ou auto-entreprise). 

Le régime de la micro-entreprise comporte de multiples avantages

  • Une comptabilité allégée et facilitée : seul un livre des recettes est attendu (et éventuellement un registre des achats) 

  • Des cotisations sociales proportionnelles à votre chiffre d’affaires, à un taux avantageux 

  • La franchise en base de TVA (sous condition de respecter les seuils de TVA) 

En revanche, pour continuer à profiter de ce régime, le chiffre d’affaires annuel d’un auto-entrepreneur ne doit pas excéder 72 600 euros (pour l’activité artisanale). Notez également que vous ne pourrez pas déduire vos frais professionnels au réel pour le calcul de votre impôt sur le revenu. Vous ne pourrez pas non plus vous associer avec un autre entrepreneur (à moins de changer la structure juridique de votre salon). 

Bon à savoir

L’entreprise individuelle est une solution simple pour créer votre salon de coiffure rapidement. Néanmoins, les investisseurs, et notamment les banquiers, sont souvent plus frileux face aux petites structures. Si vous envisagez de trouver des financements, la création d’une société sera plus indiquée. 

 

Les sociétés commerciales pour ouvrir un salon de coiffure 

Les sociétés commerciales disposent d’une personnalité morale et se distinguent ainsi de leur créateur. Les démarches de création et de gestion de l’entrepreneur sont donc plus lourdes qu’en entreprise individuelle. En contrepartie, vous disposez d’une structure plus sécurisée et robuste pour lancer et développer votre activité.  

Plusieurs options s’offrent à vous pour ouvrir votre salon de coiffure

  • Si vous vous lancez seul : l’EURL ou la SASU 

  • Si vous vous lancez à plusieurs : la SARL ou la SAS 

Le capital social minimum est fixé à 1 euro pour ces 4 formes juridiques. 

L’EURL et la SARL : des structures sécurisées et prêtes à l’emploi 

L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) et la société à responsabilité limitée (SARL) ont, dans les grandes lignes, le même fonctionnement. La SARL (plusieurs associés) est simplement la version pluripersonnelle de l’EURL (un associé unique). 

Leur organisation est en grande partie encadrée par le code du commerce. Leurs statuts sont donc quasiment prérédigés et doivent contenir plusieurs mentions légales : étendue des pouvoirs du gérant, modalités de prises de décision, procédure de modification des statuts, etc. En contrepartie, vous bénéficiez d’une grande sécurité juridique et la rédaction des statuts est donc plus rapide. 

Concernant l’imposition de votre salon de coiffure, l’EURL est soumise à par défaut à l’IR. La SARL, elle, est soumise à l’IS. Pour l’une et l’autre, vous pouvez, sous conditions, changer de type d’imposition pour une durée maximale de 5 ans. 

Le statut social du gérant de votre salon de coiffure dépend de sa participation au capital social de la société : 

  • Vous aurez le statut d’assimilé salarié si vous êtes gérant non associé rémunéré de l’EURL ou gérant minoritaire, égalitaire ou non associé de la SARL. 

  • Vous aurez le statut de travailleur non-salarié (TNS) si vous êtes gérant unique d’EURL ou gérant majoritaire de SARL   

Votre époux ou votre partenaire de PACS va participer à l’activité de votre salon de coiffure ? Le statut de conjoint collaborateur est possible en EURL / SARL. 

Pour aller plus loin : Notre comparatif entre les TNS et les assimilés salariés 

Bon à savoir

La protection sociale du TNS est plus élémentaire (maladie, parentalité, retraite de base, etc.) que celle d’un assimilé salarié. Il ne cotise pas pour les accidents du travail et maladies professionnelles (AT-MP) et sa retraite est moins avantageuse.  Les cotisations sociales d’un TNS s’élèvent à environ 45 % de sa rémunération annuelle, contre 70 % pour un assimilé salarié. Notez que ni l’un ni l’autre ne cotise pour le chômage. 

 

Les experts Simplitoo vous accompagnent dans vos démarches de création et assurent le lien entre vous et l’administration. Confiez-nous la création de votre activité, on s’occupe de tout ! 

 

La SASU et la SAS : une structure plus libre adaptée à tout type de projets 

La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) ne compte qu’un associé. La société par actions simplifiée (SAS) est son équivalent, mais compte plusieurs associés (société pluripersonnelle). 

La SASU et de la SAS sont peu encadrées par la loi. Vous disposez donc d’une plus grande liberté pour en personnaliser les règles de fonctionnement. La rédaction des statuts se fait à partir d’une feuille vierge. Le soutien d’un professionnel est donc fortement recommandé afin d’établir un encadrement solide et rigoureux. 

Du côté de leur imposition, ces deux formes juridiques sont soumises par défaut à l’IS. Sur option, vous pouvez choisir d’être soumis à l’IR pour une période maximale de 5 ans. 

Pour aller plus loin : Comment choisir entre IR et IS ? 

Le président de SASU ou de SAS est assimilé salarié. S’il ne perçoit aucune rémunération mais seulement des dividendes, il ne verse aucune cotisation pour sa couverture sociale et n’est donc pas protégé au titre de son activité. 

 

Ouvrir un salon de coiffure : comment créer votre société ? 

Une fois que vous aurez déterminé la structure juridique de votre futur salon de coiffure, il vous faudra procéder à ses formalités de création

On vous le disait, une société dispose d’une personnalité juridique à part entière. Cela nécessite donc des démarches de création plus lourdes que pour une entreprise individuelle : 

  • Le dépôt du capital social afin de bloquer les fonds financiers de votre société 

  • La rédaction des statuts afin de déterminer précisément les règles de fonctionnement de votre société. Ce document doit également mentionner son objet social, sa raison sociale et l’adresse de son siège social. 

  • La publication d’une annonce légale dans un journal habilité  

  • L'envoi de votre dossier d’immatriculation au centre de formalités des entreprises (CFE) compétent 

Le saviez-vous ?

Le métier de coiffeur relève des activités artisanales réglementées. Dans le cadre, vous avez l’obligation de détenir un diplôme reconnu par l’État pour pouvoir exercer (Brevet Professionnel (BP) coiffure, Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) coiffure, Brevet des Techniciens Supérieurs (BTS) métiers de la coiffure, etc.). Réaliser une formation et être diplômé n’est donc pas une option mais un prérequis obligatoire pour devenir coiffeur.   

 

Un salon de coiffure exerce principalement une activité artisanale. Néanmoins, si vous vendez des produits capillaires par exemple, vous aurez également le statut de commerçant.  

En tant qu’entrepreneur artisan-commerçant, vous avez donc deux CFE :  

  • Pour une activité d’achat et revente de marchandises : la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI)  

  • Pour une activité artisanale : la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA) 

Votre salon de coiffure sera donc immatriculé au Répertoire des Métiers (RM) et au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS).  

Au terme de cette procédure, vous recevrez votre extrait Kbis et votre numéro SIRET. Ces documents sont obligatoires pour débuter votre activité au sein de votre salon de coiffure. 

 

Vous savez maintenant quelles sont les structures les mieux adaptées pour ouvrir votre salon de coiffure ! Vous pouvez donc passer à l’immatriculation de votre société. Les experts Simplitoo vous proposent un accompagnement personnalisé pour vous aider dans l’ensemble de vos formalités de création. N’hésitez pas à les solliciter ! 

 

 

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